
Le leadership féminin passe par l’autonomisation de la femme. Raison pour laquelle l’association de droit belge, Djaili Mbock asbl et son partenaire camerounais, le Projet intégré pour la promotion de l’auto-développement (Pipad) ont remis des téléphones portables à 50 femmes élues pour la phase pilote du projet Makeda-Menoua.
La distribution des téléphones vendredi dernier intervient après la formation en entreprenariat, suivie de la remise des financements pour lancer ou booster leurs projets. Ainsi le téléphone portable vient à point nommé, comme un outil de suivi des activités quotidiennes des femmes pionnières. Elles pourront exposer leurs préoccupations et recevoir aussitôt des réponses appropriées via cet outil technologique qui leur ouvre un accès au numérique.
Maraphones est un téléphone fabriqué en Afrique, plus précisément au Rwanda. Ce pays est entré dans l’histoire comme étant le tout premier du continent à mettre au point un téléphone androïde. Les caractéristiques du maraphones distribués sont : 32 giga de disque dur ; 3 giga de rames.
Outre les dames et l’équipe du projet, quatre journalistes ont également été doté chacun d’un maraphones. Il s’agit de Symaro MEBEGO (MenouActu), Steve Caron CHOUNFACK (Radio Nkwalah), Eric MATANE (Canal 2 International) et Augustin Roger MOMOKANA (Sinotables). Le geste de Djaili Mbock vise à renforcer la compétitivité numérique de ces journalistes.
Pour rappel, le projet Makeda-Menoua vise à financer les projets des femmes vulnérables dans le département de la Menoua au Cameroun. Les projets sont dans plusieurs secteurs d’activités : l’agriculture, l’élevage, la coiffure, le perlage, la couture, la restauration, la fabrication des produits cosmétiques, etc.
Les 50 projets élus ont reçu un financement cumulé de 7,5 millions francs CFA. La cérémonie de remise de chèques a eu lieu le 5 mars 2021 en la Maison de la femme et de la famille de Dschang, présidée par le préfet du département de la Menoua, MBOKE Godlive NTUA, et en présence de l’Ambassadeur du Royaume de Belgique au Cameroun, S.E. Eric JACQUEMIN. Chaque bénéficiaire devra rembourser la moitié du crédit reçu, afin de permettre que d’autres femmes puissent être soutenues à leur tour.
Financé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le projet Makeda-Menoua est un exemple de la coopération Nord-Sud (Belgique) et Sud-Sud (maraphones). D’ailleurs, les porteurs de ce projet n’excluent pas la possibilité d’un partenariat entre des collectivités locales rwandaises et des collectivités territoriales décentralisées du Cameroun.
« Le slogan du projet Makeda c’est de la tradition. Et une innovation qui tient compte du contexte. Donc les téléphones androïdes que vous avez vus sont dans le cadre de l’innovation. Nous avons tenu compte du contexte, c’est-à-dire les femmes vulnérables qui ont besoin d’outils digitaux pour travailler, pour avancer », explique la présidente de Djaili Mbock.
Marie-Pierre NYATANYI est retournée en Belgique contente d’avoir bien remplie sa mission de favoriser l’autonomie des femmes vulnérables du département de la Menoua. Il revient désormais aux 50 pionnières de se mouiller pour mériter cette confiance de Djaili Mbock et ses partenaires : OIF, Pipad, SYCOME, Réseau des Femmes de la Menoua. Ce faisant, elles donneraient la chance à d’autres femmes d’être soutenues à leur tour.
« Que celles qui ont reçu le téléphones portables se mettent profondément au travail, que le seigneur accorde longue vie à ceux qui ont donné ces téléphones. Tout cela afin qu’ils puissent aider d’autres personnes », a réagi un récipiendaire.
Augustin Roger MOMOKANA