« Vous ne pouvez pas demander à un papa de 89 ans de marcher au rythme d’un jeune homme de 35 ans. Ce sera à la fois suicidaire pour lui et pour vous. »
Admettons, comme le rapportent plusieurs sources, que l’audience que le président de la république du Cameroun, S.E.M. Paul BIYA, a accordée ce vendredi 18 février au Premier ministre, Chef du gouvernement, Chief Joseph DION NGUTE, soit un signe annonciateur d’un remaniement ministériel imminent.
Il va sans dire qu’en l’état actuel de la situation globale dans le pays, ce remaniement ne serait rien d’autre qu’un coup d’épée dans l’eau. Pour quatre principales raisons :
Premièrement parce qu’il serait difficile pour le président Paul BIYA de provoquer le miracle en se séparant de ses compagnons de toujours. En effet, il s’est illustré depuis qu’il est aux affaires, à faire avec les mêmes personnes. Son casting ne peut pas sortir de son cadre de confort constitué de ses hommes de main.
Deuxièmement parce qu’il a laissé les réseaux prendre le pouvoir dans les différentes sphères de la République. Vous verrez que le secrétariat général de la présidence est un réseau, que le cabinet civil est un réseau, que le premier ministère est un réseau, que le parlement est un réseau, etc. Chacun de ses réseaux est actif pour maintenir sa position et, si possible, accroitre sa sphère d’influence face à la concurrence.
Troisièmement, il y a le poids de l’âge qui est un facteur restrictif pour le président Paul BIYA qui a célébré son 89e anniversaire le 13 février 2022. A son âge, le plus grand souci ce ne sont pas les autres, mais soi-même. Paul BIYA souhaite mener une vie paisible en attendant que Dieu le rappelle.
Quatrièmement, la taille du gouvernement est un handicap à tout effort de rigueur. Plus l’on a affaire à une équipes nombreuses, plus le risques de maitriser l’appareil gouvernemental devient compliqué. Le gouvernement actuel fondé sur l’esprit du « partage du gâteau électoral » compte plus de 60 membres. Ce qui est un effectif pléthorique qui ne repose pas sur les compétences évadés des tributaires, mais sur les « amitiés » électoralistes.
Pendant que nous y sommes, la panique, l’angoisse et l’anxiété a tissé leur nid dans le gouvernement. Les principaux concernés, les ministres et autres, ont depuis perdu le sommeil. Ils ont tremblée toute la journée et à 17heures, le gong n’a pas retenti. Ils devront rester sur le qui-vive ce samedi, on ne sait jamais. Après ils pourront souffler dimanche, avant de rechuter dès lundi dans la peur de tomber de leur strapontin.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 18 Février 2022.
En conclusion, un nouveau gouvernement quel qu’il soit, n’apportera aucune révolution dans la façon de gérer les affaires publiques, dans la répartition équitable des projets sur le territoire national, dans la réévaluation des politiques publiques, dans la lutte contre les grands fléaux (corruption, tribalisme, laxisme, impunité, personnification de l’autorité publique, favoritisme, le détournement des deniers publics, etc.) dans lesquels baigne le Cameroun.
Augustin Roger MOMOKANA