
Photo d'illustration pour le don du Chef de l'Etat à propos de la lutte contre le Covid-19
Le don présidentiel ne répond pas aux besoins réels des hôpitaux, des ménages, et des collectivités locales. Il sert les intérêts des fournisseurs.
Depuis le début de la crise sanitaire au Cameroun beaucoup a été fait au niveau local. Aussi bien par les municipalités que par les forces vives.
Dans le département de la Menoua qui accuse déjà 3 cas testés positifs et 07 cas en attente des résultats, des seaux, des bidons, des maques de protections ont été distribués, les marchés périodiques sont suspendus jusqu’à nouvel avis. Les populations sont confinées.
Les hôpitaux attendent encore d’être fournis en équipements et matériels appropriés, en médicaments pour la prise en charge effective des cas testés positifs au coronavirus. Heureusement, la valeur du don du Chef de l’Etat représente le double du fonds de solidarité contre le Covid-19.
Pourtant le communiqué du ministre de l’administration territorial, Paul Atanga Nji, ne fait mention nulle part des denrées alimentaires. En plus il promet un processus dont la durée n’est pas maitrisable.
« Dans une dizaine de jours, les produits et matériels médicaux, don spécial du Chef de l’Etat aux populations camerounaises seront transportés à partir de l’hôtel de ville de Yaoundé par une centaine de camions gros porteurs à destination des 10 régions. Ils seront réceptionnés dans les chefs-lieux de Région par les Gouverneurs», écrit Paul Atanga Nji.
Des seaux et des bidons pour quoi faire? Dans le département de la Menoua, la lutte contre le Covid-19 n’est plus à la phase du lavage des mains. Le souci est plutôt au niveau de la prise en charge des patients.
Il est attendu que le don présidentiel soit en priorité du matériels nécessaires pour les hôpitaux qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas reçu le moindre médicament pour appliquer les soins gratuits aux patients du Covid-19 tel que prescrit par le Ministre de la Santé publique.
Le directeur de l’Hôpital de district de Dschang, en l’absence des tenues et masques chirurgicaux appropriés s’est résolu à solliciter les services d’un couturier pour la confection des tenues de fortune. Cela à l’effet de minimiser le risque de contamination par les cas présents dans son établissement.
Pour leur part les communes ont entrepris de doter leurs populations des masques de protection. De même que de nombreuses élites, à l’instar de celle de Sa’a Batsengla, dans le groupement Bafou, Commune de Nkong-Zem, ont distribué les cache-nez et des produits de consommation courante à leur parents dans les villages.
Revenons au don spécial du Chef de l’Etat. Selon le ministre de l’Administration territoriale, il sera distribué au niveau de la région par le gouverneur, au niveau du département par le préfet, au niveau de l’arrondissement par le sous-préfet. Il s’agit d’une chaîne traçable. Sauf que le temps va se faire élastique alors que les hôpitaux s’impatientent depuis le début de cette pandémie.
A l’heure qu’il est les populations ont davantage besoin de denrées alimentaires, du savon, des masques de protection que des seaux et des bidons à robinet. Tandis que les hôpitaux pour leur part attendent d’être dotés de respirateurs, de défibrillateurs, des tenues de protection pour le personnel soignant, du savon liquide.
Augustin Roger MOMOKANA