
Le Bâtiment principal de Téclaire Hôtel Palace
Comment se comporte l’industrie touristique et culturel face à la pandémie du Covid-19 ? Entre fermeture, dégression du personnel et maintien des activités, les promoteurs hésitent.
Dans le département de la Menoua, chaque patron y va en fonction de sa sensibilité. Certains ont fermé, d’autres réduit le nombre du personnel, et une dernière catégorie se maintient, espérant le bout de tunnel proche.
Malgré le choix, les opérateurs ont le regard tourné vers Yaoundé. Aucune mesure n’a été communiquée pour renseigner les promoteurs sur ce que l’Etat à l’industrie du tourisme et des loisirs. Mais comment l’Etat compte-t-il soutenir l’entreprise fortement touchée par le nouveau coronavirus ?
Pour tous, la grande question est de savoir ce que le gouvernement a prévu pour sauver ce secteur de l’économie très exposé à la pandémie du coronavirus. En attendant d’avoir la réponse chacun se démerde comme il peut.
Sinotables est allé à la rencontre de quelques dirigeants de structures hôtelières, de culture et de restauration dans la ville de Dschang. Témoignages :
Bernard Goufak, promoteur de Téclaire Hôtel Palace
« C’est la catastrophe au niveau des hôtels. La clientèle des hôtels de la Région de l’Ouest est surtout constituée des gens qui viennent soit pour le tourisme de mémoire (funérailles, messes d’action de grâces, etc.) ou pour les obsèques. Or tout est interdit. Aujourd’hui, on est face à un dilemme: fermer l’hôtel ou mettre les 3/4 du Personnel au chômage. Choix difficile relativement aux employés à qui on ne reproche rien et qui ont des familles à charge. Malheureusement, à côté des salaires, il y a les impôts et les factures salées d’ENEO. Avec quoi va-t-on continuer à couvrir ces charges? Un crédit nous a permis de payer les salaires. On réfléchit pour la suite. Mais jusqu’à quand? »
Elie Poudeu, Directeur de l’Alliance franco-Camerounaise de Dschang
« L’alliance a jugé nécessaire de fermer ses portes aux usagers, ça veut dire au grand public. Mais nous continuons à exercer en interne. Bien entendu en prenant les mesures d’hygiène prescrites par le gouvernement. A l’entrée vous avez un dispositif d’eau coulante pour laver les mains, à l’intérieur nous disposons des gels pour nettoyer les mains. Expliquer à certains que nous ne pouvons plus ouvrir la bibliothèque n’a pas été facile. Ce qui nous semble le plus urgent c’est de mettre en place un système de prêt d’ouvrages pour nos usagers. Il est question de voir comment le leur livrer à domicile si cela s’avère nécessaire.
Le seul service très usité en ce moment c’est l’internet. Nous disposons d’une borne Wifi et les membres viennent s’installer dans la cour pour en tirer profit. Les examens en cours, le 28 mars et le 11 avril ont été renvoyés à plus tard. Sur le plan financier il n’y a plus d’entrées. Tout monde prend un coup. Il n’y a plus d’adhésion, plus d’examens. »
L’Hôtel Marie Louise a mis la clé sous le paillasson. Question de laisser le mauvais vent passer. Ce n’est pas facile.

Comme l’on voit, la crise est rude et les attentions sont rivées sur Yaoundé qui traine pour édicter les mesures d’accompagnement pour les entreprises en difficultés du fait du confinement.
Recueillis par Augustin Roger MOMOKANA