Un masque. Deux masques. Trois masques. Trois masques par jour pour un même individu. On parlera bientôt de pollution environnementale et sans doute des cas de contaminations liées à la mauvaise gestion des cache-nez ou masques de protection.
La Commune de Dschang, à travers l’AMGED (Agence municipale de la gestion des déchets biodégradables) est préoccupé par le destin des masques usagés. Il s’agit d’un corollaire de la riposte contre le nouveau coronavirus.
Barthélémy Ndongson Lékané, directeur de l’AMGED et ses proches collaborateurs sont descendus ce lundi matin sur les deux plateformes de compostages des déchets, en l’occurrence celle de Ngui et celle de Siteu. Dans le cadre d’une séance de travail axée sur la sensibilisation du personnel de la chaine de compostage: les pré-collecteurs et les composteurs.
« Un des points à l’ordre du jour a porté sur la manipulation des cache-nez qui vont se retrouver dans les déchets. Le cache-nez est devenu un danger au même titre que les déchets hospitaliers. »
Non seulement les mesures gouvernementales leur ont été présentées et expliquées, mais aussi de nouvelles exigences prescrites. Il s’agit de leur éviter de se faire contaminer et de contaminer d’autres personnes.
« Tout part de la protection individuelle des composteurs. Elle sera renforcée. Le port du cache-nez fera désormais l’objet d’un suivi rigoureux. Le port des gants également. Ils portent des gants en plastiques. Nous avons installé dans les plateformes de l’eau javellisée pour laver les gants. Se désinfecter convenablement après le travail. Désormais, il n’est plus question que notre personnel quitte la plateforme dans sa tenue de travail. Les tenues de travail resteront désormais sur place et seront désinfectées après la fermeture. Les chefs d’équipe, le responsable de production, le directeur de l’AMGED se sont engagés à veiller au strict respect de cette décision ».
Parce que l’arrivée des masques de protection dans les poubelles accroit les risques de contamination auxquels s’exposent les agents composteurs et les pré-collecteurs.
Mais le port du masque dont on parle tant et qui, au Cameroun, figure sur la liste des récentes mesures additives édictées par le Premier ministre demeure une vulgate. Chaque citoyen porte son masque comme bon lui sied. Pourtant il s’agit bien d’un art. Comme nous l’enseigne ce conseil de Dr Patricia. Cette amie de Dschang, depuis Nantes, a cru devoir partager, via un forum, ce conseil auquel Sinotables a eu accès.
« Les masques sont efficaces si tout le monde en porte un et s’ils sont en plus des gestes barrières (lavage de mains, distanciation au plus d’un mètre et salut de loin) », écrit-elle, ajoutant : « Si on doit le retirer pour se moucher par exemple ,il faut se laver les mains avant et enlever un des élastique, il ne faut pas l’abaisser sous le menton ou le lever sur le front, mais bien le laisser pendre sur le côté en ayant retiré un seul élastique d’une oreille.»
Pour sortir de son échange avec les pré-collecteurs et les composteurs, Barthélémy Ndongson Lekane a prescrit la consommation des boissons chaudes, le djindja ou l’ail qui sont des antioxydants, le matin et le soir. Ces potions de grand-mère ont ceci de bien qu’elles renforcent le dispositif immunitaire de l’organisme.
« Nous ne souhaiterions pas que le moindre cas arrive à l’un des nôtres au niveau des deux plateformes de gestion des déchets. Raison pour laquelle nous disposons désormais au niveau de chaque site d’un bac spécial pour recueillir et garder jusqu’à leur enfouissement ou leur incinération dans la décharge municipale de Siteu les cache-nez. »
Augustin Roger MOMOKANA