
Durcir et crédibiliser la lutte contre le détournement des deniers publics
Dschang, 26 juin (Sinotables.com) – Une campagne de levée de fonds est en cours qui va permettre de mobiliser 13 milliards nécessaires (?) pour la reconstruction des infrastructures mobilisation détruites par la crise civilo-militaire dans les deux régions anglophones du Cameroun.
La campagne de levée de fonds dont le lancement a eu lieu jeudi 21 juin 2018, reconnait, enfin, l’existence de la crise anglophone, ainsi que la nécessité d’un dialogue national. Mais comment peut-on parler de reconstruction alors que la crise n’a pas été solutionnée ?
Cette campagne reconnait un acte de « barbarie » orchestré par les parlementaires du Sdf qui, l’année dernière, avaient mis sens dessus-dessous l’Assemblée nationale, au nom de la crise armée dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
Curiosité des curiosités, la campagne de levée de fonds a cru devoir élaborer une grille de contribution exigible, en fonction du poste occupé dans les différents appareils de l’Etat et le secteur privé.
Réalistes ou idéalistes, cette grille permet de mesurer, par ailleurs, le pouvoir financier des uns et des autres et la propension à créer des nouvelles tensions au Cameroun. En fait du devoir de solidarité nationale, il s’avère que l’appel obligatoire ne fasse pas le consensus parmi les fonctionnaires camerounais.
Pour ce qui concerne les fourchettes de contribution, elles varient de 2000 000 à 50 000 FCFA. Il s’agit de minimum.
Les membres du gouvernement, les ambassadeurs, les recteurs d’université, les gouverneurs de région et les autres assimilés dont les directeurs généraux d’Elections Cameroon (ELECAM), Commission nationale Anti-corruption (CONAC). Chaque membre de cette catégorie doit débourser au moins 2 000 000 FCFA.
Les directeurs généraux de sociétés publiques et privés, les hommes d’affaires, sont assujettis au paiement de 1 500 000 FCFA.
Les membres de bureaux au sénat et à l’assemblée nationale, les directeurs généraux adjoints de société, les délégués du gouvernement, quant à eux devront débourser chacun la rondelette somme de 1000 000 FCFA.
Les parlementaires (sénateur, député), les membres du conseil constitutionnel, les Présidents de conseil d’administration, les secrétaires généraux de ministère, les membres du Comité national pour la promotion du Bilinguisme et du multiculturalisme, s’acquitteront chacun de 500 000 FCFA.
Le barème affiche 400 000 FCFA pour inspecteurs généraux de ministère. Les directeurs de l’administration centrale quant à eux débourseront 300 000FCFA.
Les maires, les sous-directeurs, les chefs de service et autres agent de l’Etat débourseront respectivement 250 000 FCFA, 100 000 FCFA et 50 000 FCFA.
Comme l’on constate, cette campagne nationale n’épargne aucun personnel de l’Etat. Mieux elle concerne, même si elle ne l’exprime pas, l’ensemble des Camerounais. Même si certains corps ne transparaissent pas : la Justice, les Forces de défense, la Police.
En tant qu’expression de la solidarité nationale, elle est une bonne initiative. Mais imposer une grille, cela pose problème. Que se passera-t-il si un fonctionnaire de l’Etat ne débourse pas le montant attendu de lui ?
Le comité de levée de fonds est piloté par le sénateur Nfor Tabetando. Il a pour membres : Ghogomu Paul Mingo, Fuh Calistus Gentry, Senator Regina Moundi et Honorable Muyali Bola epse Meboka.
Augustin Roger MOMOKANA