Les ravisseurs qui détenaient le professeur Ivo Leke Tambo depuis samedi dernier lui auraient remis une lettre à l’attention du Président de la République. Le message dont le contenu n’est pas connu pourrait viser l’organisation des élections sénatoriales dans les régions anglophones du pays, de même qu’il serait une manifestation de la disponibilité des sécessionnistes à accepter tout dialogue franc et sincère.
« BaretaNews tient à informer le monde que le fait singulier que le professeur Ivo leke Tambo ait été libéré indemne montre que nous aimons le nôtre. Nous n’avons pas l’intention d’infliger des tourments aux personnes pour lesquelles nous nous battons. Nous aimons dire au monde que nous opérons comme opprimés, souhaitant restaurer les droits de don de Dieu », rapporte BaretaNews.
Le Professeur İvo Leke Tambo, PCA nouvellement nommé à la tête du GCE Board (Cameroon General Certificate of Education) et ancien SG du MINESEC ( Ministère des Enseignement secondaires) avait été kidnappé samedi 17 mars, en compagnie de 35 autres personnes toutes des étudiants de l’université de Dschang ; à Alou, dans le Lebialem ; Ils se dirigeaient à Menji pour un grand meeting.
Des individus armés, cagoulés, se sont attaqués au convoi qui se rendait à un meeting politique de remerciements au président Paul Biya pour la nomination de Paul Tasong au poste de ministre délégué au Ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, de même que celle de Ivo Leke Tambo. L’ex maire de Alou, Fogab Pierre aurait quant à lui été blessé alors qu’il tentait de lever la barricade des sécessionnistes.
Les étudiants dont certains ont été relâchés après avoir été sérieusement molestés par les ravisseurs, qui s’apparentent aux coupeurs de la route et non aux sécessionnistes, avaient été recrutés à Dschang par des « amis » pour prendre part au meeting contre la somme de 10 000 Fcfa par personnes.
Le fait de mobiliser des étudiants pour aller célébrer les nominations ou pour les élections (charters électoraux) n’est pas une nouveauté au Cameroun. Le phénomène traduit la rupture entre le peuple et ses élites qui, le plus souvent, dès leur accession à de hautes fonctions, oublient rapidement les souffrances de l’électorat ou du bas peuple.
Le groupe qui se réclame comme appartenant aux Forces de Restauration de l’Ambazonie a libéré le professeur Ivo Leke Tambo, sans condition ni compensation financière. Selon, nos sources, ses ravisseurs lui auraient remis un message pour les dirigeants de l’Etat.
Ivo Leke Tambo était la troisième personnalité de taille à tomber dans les mailles des indépendantistes de l’Ambazonie, après le sous-préfet de Batibo, le délégué régional des Affaires sociales du Nord-Ouest. Précisons que quelques jours plus tôt, ces hors-la-loi avaient également kidnappé l’épouse du maire de Dikome Balue, dans le département du Ndian.
Mbeu KOUGANG (Collaboration)