
« La conscience politique qui se manifeste et s’exprime de façon massive dans les deux Régions anglophones du Cameroun interpelle chaque camerounais soucieux du devenir de la Nation sur les grands défis de notre temps », écrit le pensionnaire de la Prison centrale de Yaoundé Nkodengui, Urbain Olanguena Awono.
L’ancien membre du gouvernement soutient que «la fracture et la perte de confiance vis-à-vis des décideurs étatiques sont d’une ampleur telle que toutes les institutions au travers desquelles l’Etat exerce son autorité dans la sphère anglophone sont contestées. »
Cette sortie du « prisonnier politique » intervient alors que la journée du 1er octobre place le Cameroun entier sur alerte rouge. En effet, des anglophones, partisans irréductibles de la sécession avaient annoncé la proclamation de l’indépendance de l’Ambazonie, une république qu’ils rêvent de fonder pour sortir les territoires anglophone du phagocytage francophone qu’ils dénoncent à cor et à cri.
Face à la menace, les pouvoir de Yaoundé a pris les mesures dissuasives et proportionnelles à la crise. Mais le grand déploiement de l’armée, la mobilisation des forces de sécurités ainsi que les mesures d’intimidations des populations ne sont pas capables de conduire à l’apaisement tant souhaité. Urbain Olanguena Awono propose plutôt à son sens idéals pour juguler la crise et réconcilier le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone.
Deux catégories de mesures sont à prendre en compte : des mesures d’apaisement (la cessation de la répression des manifestations pacifiques ; le rétablissement des libertés fondamentales d’aller et venir, et de manifester ; la libération des prisonniers ; l’ouverture d’une enquête pour les disparus ; et une déclaration politique d’apaisement du Chef d’Etat et sa volonté ou décision d’ouvrir le dialogue national salutaire tant souhaité.) Puis le dialogue devant aboutir à faire table rase des dissensions existantes
Pour cela, le « pays doit se réconcilier avec lui-même, rétablir ses ancrages historiques et les assumer sans effacer les repères. En même temps, le pays doit avancer, la marche à suivre est alors celle de la création, la création d’une Nouvelle République à la mesure des défis contemporains de gouvernance démocratique et économique efficace, de primauté du droit, de maîtrise des progrès technologique et numérique, et capable d’assurer le rêve d’émergence de la jeunesse camerounaise. »
Augustin Roger MOMOKANA