La guerre est un biface. Elle a son côté meurtrier qui s’écrit avec du sang des victimes de tous les bords. Mais elle a également son côté découverte. Les découvertes sont les prouesses qui sont réalisées par les belligérants au front pour remporter la guerre.
L’histoire de l’humanité nous édifie sur la contribution des guerres au développement de l’humanité. Cette contribution est technologique, vestimentaire, alimentaire, médicinale, etc. L’ordinateur, le Caterpillar, les avions, nous dit-on, sont des inventions de la guerre.
Au sortir d’une guerre, la révolution industrielle doit être envisagée quel que soit le vainqueur. Pour cela il suffit de comptabiliser les différents exploits nés pendant le conflit. Afin de réorganiser et d’impulser la nouvelle politique industrielle du pays. Ceci ne soulève-t-il pas la question de la protection des inventeurs dans la guerre ?
A l’occasion de la présentation au public par l’armée régulière du butin de guerre, il est important de mieux scruter les objets saisis, d’en faire une évaluation argumentée, et de faire une proposition objective au gouvernement.
Récemment les forces de défense ont présenté un énième butin de guerre contre les sécessionnistes indépendantistes. En plus des morts indiqués, des gris-gris, des bouteilles à gaz, des téléphones portables, des armes d’un genre particulier ont été exposées.
Ces armes artisanales sont sans aucun doute le fruit de l’imagination des rebelles indépendantistes pour résister aux assauts sans merci de l’armée nationale équipée d’armes sophistiquées. Armes fournies par des pays qui ont développé l’industrie de l’armement.
Le Cameroun devrait pouvoir tirer profit de la guerre dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, comme il devrait également tirer profit de la contrefaçon tant décriée ces derniers temps dans le secteur de l’agroalimentaire, avec en l’occurrence la fabrication artisanale des boissons. Il ne faut plus diaboliser les contrefacteurs qui, généralement, sont des personnes ayant dans un passé proche ou lointain eu affaire avec les études en chimie alimentaire ou en mécanique.
Ces types de compatriotes devraient être mobilisés, encadrés pour que leur savoir-faire devienne un avantage pour l’État. Car nombreux parmi eux n’en sont là que parce qu’ils sont excédés de ne pouvoir trouver d’oreilles attentives qui leur permettent de s’exprimer dans la légalité.
Augustin Roger MOMOKANA