
Scène de Kou'gang exécutée lors de la 43e édition du festival culturel Foto
La 43ème édition du festival culturel du groupement Foto (Ndwet To’oh), à Dschang, dans le département de la Menoua, s’est déroulée du 26 au 31 mars 2018.
Les fils de la chefferie supérieure de 1er degré de Foto se sont mobilisés, à l’occasion, autour de leur Fo’o, Sa Majesté Guy Bertrand Momo Soffack, par ailleurs Sous-préfet d’Eséka, pour honorer et partager avec leurs invités le patrimoine culturel de leur communauté.
Aux origines du festival
Au cours de cette grande messe culturelle placée sous le signe de la « Relance, » une reconnaissance posthume assortie d’hommages bien mérités a été faite à l’endroit de l’un des rois du groupement, feu Sa Majesté Nelo.
En son temps, Fo’o Nelo s’est opposé à la colonisation allemande. Pour cela il sera pendu dans des circonstances troubles, le 28 octobre 1915 par les impérialistes qui voient en lui la cause de leur échec dans la région de Dschang conquise par les britanniques.
De sources officielles, avant de rendre l’âme, ce grand monarque qui a marqué l’histoire du nationalisme camerounais eut le temps d’interdire, à ses sujets, toute collaboration avec le « Blanc », sous peine de sanctions.
« Avec l’évolution du temps, nos aïeux, au regard des malheurs qui frappaient tous ceux qui avaient osé transgresser l’interdiction parce que l’évolution du temps militait en faveur de la collaboration avec les pouvoirs publics, en 1956, des rites ont été organisés. Pour implorer l’indulgence de l’illustre disparu afin que, depuis le panthéon, il détruise l’égrégore de l’interdit érigé en norme traditionnel. Dès qu’une réponse favorable a été obtenue, le 1er festival a été organisé le 1er janvier 1957. Voilà l’origine de la fête que nous célébrons aujourd’hui, » a laissé entendre le Fo’o des Foto le 31 mars 2018.
A l’esplanade du palais royal Foto, sont venus vivre en direct ce grand festival de la « Relance », un parterre de personnalités, aux rangs des quels : le Vice-Premier ministre , Secrétaire général du comité central du Rdpc, Jean Nkueté ; le ministre des Arts et de la culture, le Pr Narcisse Mouelle Kombi ; le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Jean Claude Mbouentchou ; l’ambassadeur du Sénégal au Cameroun, Son Excellence Vincent Badi ; le gouverneur de la région, Fonka Awa Augustine, le préfet de la Menoua, Balungeli Confiance Ebune. Que côtoyaient de nombreux invités, ainsi qu’un public nombreux venus des quatre coins de la commune de Dschang.
Gestion du patrimoine communautaire
Le festival a été l’occasion pour Sa Majesté Momo Soffack Guy Bertrand de dresser un bilan sommaire de son règne. Il est de notoriété qu’à son installation au trône le 20 novembre 2010, il s’était assigné les charges : d’œuvrer au rassemblement des Foto dans le cadre des actions à mener pour l’épanouissement de la communauté, d’entrer dans l’histoire comme celui qui aura su concilier modernité et traditions tout préservant l’identité culturelle du village, de revaloriser la culture et les traditions séculaires. « A ce jour, nous pouvons nous réjouir des avancées dans ces domaines et avons foi en l’avenir, » dit-il, rassuré.
Parlant du développement de Foto, Sa Majesté Momo Soffack Guy Bertrand invité les uns et les autres à la gestion du patrimoine qui leur a été légué. « Il s’agit d’un grand chantier où chacun doit se considérer à la fois comme responsable et serviteur. Dans cette mouvance, je me considère comme un modeste superviseur».
« Je suis très reconnaissant pour les sacrifices et efforts que avez jusqu’ici consentis. Et vous invite à aller de l’avant pour que rayonne le Village. » Aussi a-t-il poursuivi, invitant tous les filles et fils du groupement Foto, du Cameroun et de la diaspora, qui trainent encore le pas à rejoindre les rangs afin « d’apporter leur pierre » à l’édification du groupement qui a besoin du concours de toutes ses forces vives, sans exclusive.
A sa suite, Monsieur le ministre des Arts et de la culture, le Pr Narcisse Mouelle Kombi, dans son discours de circonstance, a invité le Fo’o à mobiliser « d’avantage les hommes et femmes du groupement » autour des projets de développement destinés à l’amélioration des conditions de vie des populations. Afin que chacun, selon la profondeur de sa poche, puisse participer à leurs réalisations.
Sarah Filbert THIAM (Collaboration)