Le Festival International Modaperf, rendu à sa 6e édition cette année, deviendra une biennale à partir de 2023. L’information a été révélée le 27 octobre lors d’une conférence à Dschang.
A travers une table-ronde sur la création artistique dans la perspective du développement des territoires, le festival Modaperf (Festival International Mouvement, Danses et Performances) a annoncé qu’il passait biennal après cette édition prévue du 17 au 28 novembre respectivement à Douala (17 au 20), Dschang (21 -24) et Yaoundé (26-28).
En prélude à cette édition, une conférence a été organisée le 26 octobre dernier à l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang, modérée par MEDJIONANG DITCHOU Dieunedort, enseignant et conteur.
« L’a(e)ncre mémoire : territoires, corps et développement local » a été disséqué par le panel composé de René POUNDE, Flaubert TABOUE, Prof. Alain Cyr PANGOP et Zora Snake. Une occasion d’explorer le rôle de l’art dans la fixation de la vision et de la promotion d’un territoire.
René POUNDE, à travers son exposé sur « Mémoires et anthropologie de la résistance des nationalistes en pays Bamiléké à la période des luttes des indépendances » a recensé des sites mémoriels de la ville de Dschang, permettant ainsi à l’auditoire de comprendre le qualificatif « ville historique » collé à cette ville. Il n’a pas manqué de relever l’impact des colons occidentaux (Allemand, Britanniques et Français) sur cette ville dont la vocation agricole remonte à la fondation par les Allemands. Les artistes pourraient, sur la base des ressources puisées dans cet exposé, réaliser des créations artistiques.
Le directeur et conservateur du Musée des Civilisations, Flaubert TABOUE, pense que l’on peut revendiquer la mise en valeur de notre histoire autrement que par son exposition dans une bâtisse. Il pousse loin pour se rendre à l’évidence que le musée n’est pas une institution étrangère à l’Afrique, dans la mesure où l’architecture en elle-même porte une symbolique muséale. Ainsi l’on a pu remarquer que des concessions regorgent d’objets d’arts disséminés dans son espace, selon une scénographie voulue par le maître des lieux. Toutefois, lorsqu’on se trouve en présence d’une institution bien organisé et aux missions variées, il devient facile pour l’artiste de trouver de l’inspiration.
Quant à lui, le professeur Alain Cyr PANGOP a planché sur la « Cosmogonie et stratégie de résistance des Nationalistes en pays Bamiléké pendant la guerre d’indépendance ». Il a évoqué les différentes recherches menées au plan universitaire pour comprendre l’état d’esprit des Nationalistes et de l’armée. Ainsi l’on a appris que chaque groupe avait composé et exécutait des chants pour s’automotiver et tenter de dissuader l’adversaire. Ces chants ont permis d’éviter le « gommage mémoriel » des uns et des autres et contribuent à la « cicatrisation mémorielle ». Cela est important que la conscience historique survive à l’usure du temps, non pas seulement à titre de témoins, mais aussi pour éduquer les populations. Il n’est pas du tout superflu d’apprendre que le premier napalm a été s’est fait à Tsinbing.
Prenant la parole, Zora Snake a précisé que le Festival Modaperf qui se positionne comme un laboratoire sur les nouvelles pratiques artistiques au Cameroun en ceci qu’il permet d’« analyser les pensées populaires de l’histoire de la lutte des indépendances des peuples de l’Ouest et du Cameroun entier. »
Cette conférence annonce la transition vers la biennale de 2023. Pour en arriver à la biennale de nombreux ateliers seront réalisés par des artistes camerounais dans le but d’explorer le thème suscité. De sorte que la biennale viendra comme une sorte de rendu de ces travaux réalisés.
Augustin Roger MOMOKANA
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