Une vingtaine d’artistes de plusieurs nationalités sont à Dschang du 17 au 19 novembre pour la 3e édition du Festival Modaperf dont notre ville est la deuxième étape, après Douala, et avant Yaoundé qui consacrera la clôture de ce festival dont le promoteur est Zora Snake.
La caravane de la 3e édition du Festival International des Mouvements, Danses et Performances observe une escale du 18 au 19 novembre 2019 e Dschang sous le thème « Territoires, corps et esthétiques : droit de l’exode, intégrité et cohabitation pacifique ».
Après une visite guidée du palais royal Foto, certains de ces artistes sont monté sur les planches successivement à l’Alliance franco-camerounaise de Dschang où en premier spectacle Mélanie Godet s’est habilement jouée avec des « pompées » tirées non pas de son sac mais de sa voûte. En lieu et place des bébés, elle nous sort plutôt des « pompées » qu’elle se plait à engraisser jusqu’à l’éclatement. Le suspens provoqué par Mélanie est doux, convivial et captivant. Un petit bémol tout de même, ce spectacle à la fois sourd et bavard fait éloge encense le gaspillage et la pollution. Deux phénomènes unanimement combattus par notre planète menacée d’extinction.
Heureusement ! Après la maternité avortée de Mélanie Godet (Suisse) un groupe d’étudiants tchadiens à l’Université de Dschang s’empare de la scène. La danse, le rythme, les trémoussements des corps, et la coquetterie de visages souriant à l’infini…On n’est pas honnête de raconter un spectacle comme celui-là. Chacun doit le vivre pour se rendre compte des similitudes entre cette danse venue du sahel et celle de nos frères pygmées. Ils sont en fait des enfants de parents.
Puis la Compagnie Dieuzyl a invité les festivaliers au rond point de l’Hôpital de district de santé de Dschang. C’était pour une version soft de « Racines ». Un spectacle qui a alerté des centaines de témoins dont le sous-préfet de Dschang accouru pour s’enquérir ce « spectacle bizarre » au rond-point. Comment ne pas célébrer l’amitié, la fraternité, l’amour. Notre monde pleut de méchants, mais quelques bons demeurent pour rassurer le solitaire, le nécessiteux, l’indigent.
Retour à l’Alliance Franco-camerounaise de Dschang-en dévalant l’épave de notre aérodrome- où Rebecca Chaillon n’a pas du tout été femme avec son public. Cette belle ronde n’avait qu’une préoccupation : offrir au Modaperf un somptueux gâteau pour son 3e anniversaire. Cela a été ! Mais on pourrait dire que son spectacle était une chiquenaude aux promoteurs de la mode. Elle n’a pas pu trouver un tablier à sa taille. Conséquence, ses fesses ont eu maille à partir avec les intempéries de toutes sortes.
Relevons qu’avant les spectacles, le public a eu droit à une conférence suivi d’échanges avec des artistes. Il a porté sur les déplacés internes de la crise dans le NOSO venus en grand nombre. D’ailleurs, s’ils ont été séduits par cette attention des artistes ils demandent que la guerre s’arrête.
« Je suis très contente du film et de la danse. Tout ça est très bien. Merci aux artistes qui se font des soucis pour nous. Mais si leur message peut arriver en haut, ce que nous souhaitons c’est que la guerre s’arrête. Nous voulons retourner à la maison. Moi qui vous parle, j’ai abandonné ma mère malade. J’ai cinq enfants. Pouvez-vous vous imaginer comment nous vivons ? Nous n’avons même pas du matériel de couchage. Mon Dieu ! Il faut que cette guerre s’arrête ! » Madame Atemkeng Marguerite est partie de Fontem avec ses enfants, abandonnant une mère malade.
Augustin Roger MOMOKANA