
le développement harmonieux de la Menoua au cœur de la première concertation des maires du SYCOME.
Deux ans après sa création, le syndicat des communes du département de la Menoua (SYCOME) amorce enfin sa mise en place à travers le déploiement de deux importants projets d’assainissement de la Commune de Dschang élargis à l’intercommunalité. Deux projets qui mettent en branle la dynamique territoriale voulue par les six maires dont quatre ont été élus au scrutin du 9 février 2020. Ils se sont retrouvés autour d’une même table mardi dernier.
« On vient de mettre sur pied il y a deux ans un syndicat des communes de la Menoua et il était bon qu’on puisse trouver un prétexte susceptible de nous unir dans notre volonté pour développer nos territoires respectifs. Et ce prétexte est la gestion des déchets solides et évidemment la question liée aux déchets liquides qu’on appelle boues de vidange. On veut donner un sens au SYCOME. Nous voulons montrer, à travers cette plateforme intercommunale, qu’il est bon de se développer ensemble. A travers la volonté commune d’assainir nos territoires, d’offrir un cadre de vie agréable à nos populations » : Jacquis Kemleu Tchabgou, Maire de la Commune de Dschang.
Cela n’était jamais arrivé depuis 2007. Pourtant en très peu de temps les six maires du département de la Menoua se sont retrouvés mardi 23 juin 2020, à la mairie de Dschang, dans le cadre d’un atelier de partage du niveau de mise en œuvre de deux projets d’assainissement pilotés par l’AMGED (agence municipale de gestion des déchets) de la Commune de Dschang.
Cette rencontre a permis à Madame Adrienne Tapamo Demenou (Maire de Fokoué), Jean Pierre Tiaze Fozang (Maire de Penka-Michel), Paul Dongué (Maire de Fongo-Tongo), François Ngoubene (Maire de Santchou) et Jacquis Kemleu Tchabgou (maire de Dschang) de s’imprégner respectivement du Programme DPGeDC relatif au déploiement des politiques de gestion des déchets compostables sur le territoire du SYCOME dont le financement s’élève à 1.325 000 euros (869 millions FCFA), et la finalisation des études de l’Elaboration de la stratégie de la filière de gestion des boues de vidange dans la Menoua chiffrée à 58 000 euros (43,8 millions FCFA) (. Tout comme le compost issu du traitement des ordures, les boues de vidange constituent des amendements au sol. Il s’agit d’une filière qui, à terme, va favoriser le développement de l’agriculture biologique dans la Menoua, générer de nombreux emplois, aider au renforcement du vivre ensemble, et créer de nouvelles compétences au sein de nos municipalités.
« Le premier projet est né de la volonté de Nantes Métropole et de la Commune de Dschang d’apporter leurs modestes contributions à la réalisation de l’objectif 11 des ODD (Objectif du développement durable) : Villes et communautés durables qui comporte la cible suivante : d’ici à 2030 réduire l’impact environnemental des villes par habitant y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale des déchets. Ainsi les deux collectivités ont élaboré et soumis à l’AFD à travers le dispositif Facilités de financement des collectivités territoriales françaises (FICOL) une action intitulée déploiement des politiques publiques de gestion des déchets compostables et de production d’énergie durable » : Jacquis Kemleu Tchabgou.
Au cours des deux heures d’horloge qu’a duré la réunion, Barthélémy Ndongson Lékané le directeur de l’AMGED et Joël Moumbe Sagne en charge de la valorisation des déchets ont minutieusement renseigné, s’appuyant sur les données déjà récoltées sur les six territoires, leurs hôtes de marque sur les deux projets qui, à la vérité et d’après les élus municipaux et l’Agence constituent le socle idéal pour la mise en route effective du SYCOME créé depuis 2018 et qui jusqu’ici ne vit que sur du papier.
« Le SYCOME se met en place parce que nous avons déjà deux projets. Notre volonté de construire un développement harmonieux de notre grand ensemble se met en route et tout ce que nous souhaitons c’est l’adhésion sincère que les choses se passent dans des bonnes conditions. Pour arriver à la gestion des déchets dans les autres communes il va falloir nécessairement procéder au renforcement des capacités de nos personnels » : Dongmo David, Maire de la Commune de Nkong-Zem.
On a appris que des études de caractérisation des sols et des WC avaient été effectuées sur le terrain. Elle a permis d’identifier les particularités de chaque territoire dans la perspective des actions d’assainissement global. Dès lors il est évident que les WC dans la Commune de Santchou, par exemple, seront différents de ceux de Dschang à cause du niveau de la nappe phréatique. La réalisation de la stratégie de gestion des boues de vidange prend en compte les spécificités de chacune des six communes partenaires, tout comme la gestion des déchets compostables, annoncent de belles perspectives pour le département de la Menoua.
« A travers ce syndicat nous mettrons nos forces ensemble. Quand on se réunit en syndicat ça permet d’obtenir des financements à l’instar de celui de Nantes Métropole qui est déjà un partenaire de choix pour nous. Ces financements sont un atout majeur pour le développement. La commune de Santchou c’est une commune essentiellement agricole et la transformation des déchets qui donne lieu au compost permettra aux agriculteurs de produire plus, de produire sain. En mettant nos forces ensemble le champ va s’élargir pour la recherche des financements » : François Ngoubene, Maire de la Commune de Santchou.
Les maires sont convaincus, l’AMGED qui va se déployer sur les six territoires communaux pour vulgariser la transformation des déchets ne manquent pas de la compétence et la volonté nécessaires. Ici elle mettra en avant la promotion des compostières communautaires et là de la plateforme de compostage adaptée à la taille de la ville. Les déchets de Penka-Michel, par exemple, ne pourront pas être transportés pour les plateformes de Dschang. Car il est question de réduire leur impact sur l’environnement. Sachant que le transport est une source de pollution atmosphérique.
« Les projets mettent au centre l’intercommunalité. J’ai beaucoup appris parce que les boues de vidanges et les déchets sont très enrichissants pour le sol. Par conséquent ces projets sont d’un grand intérêt pour la Menoua qui est essentiellement agricole. Ils contribueront à améliorer le rendements agricoles et la qualité de vie de nos populations » : Adrienne Tapamo Demenou, Maire de Fokoué.
Le Programme (triennal) de déploiement des politiques de gestion des déchets compostables sur le territoire du SYCOME (DPGeDC) dont le lancement a eu lieu en novembre 2019 à Nantes et le démarrage à Dschang en janvier 2020 est financé par l’Agence Française de Développement (AFD), Nantes Métropole (communauté de 24 communes) et la Commune de Dschang. Tandis que l’élaboration de la stratégie de la filière gestion des boues de vidange bénéficie d’un appui de l’Association Internationale des maires francophones (AIMF), de Nantes Métropole et de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Après cette réunion d’information et d’imprégnation les chefs d’exécutifs municipaux de la Menoua ont tenu un huis-clos dont la principale fuite est la mise en place effective imminente du SYCOME. Cela passe par le recrutement du personnel dont le secrétaire permanent d’une part, et le déploiement de l’AMGED sur l’ensemble des communes syndiquées.
«Je suis un chef de projet heureux. C’était une première pour l’AMGED de mettre les six maires de la Menoua ensemble autour de la table pour leur présenter un projet dans le but d’obtenir leur adhésion. Ils sont conquis et nous comptons multiplier ce type de rencontres afin qu’ils s’impliquent de manière directe dans le déploiement des projets bénéfiques à leur territoire. Je suis heureux d’entendre qu’ils s’activent à mettre en place le SYCOME. La prochaine étape c’est de pouvoir construire une vraie stratégie quant à ce qui concerne la gestion des boues de vidange qui bénéficie déjà du soutien de l’AIMF et de Nantes Métropole. Une vraie stratégie à l’échelle intercommunale. Et pour ce qui est des déchets c’est de pouvoir faire un schéma directeur intercommunal. Cela permettre aux autres communes de bénéficier de l’expérience de Dschang » : Barthélémy Ndongson Lékané.
Augustin Roger MOMOKANA