
Sa Majesté MOMO SOFFACK 1er, roi des Foto
« Le Roi du peuple Foto a le profond regret de vous annoncer avec une douleur et consternation, la triste nouvelle du décès du Dr SOBZE SANOU Martin, Notable à la cour royale Foto, Vice-Doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences pharmaceutiques de l’université de Dschang et PCA du PIPAD. Décès survenu des suites de maladie à l’hôpital général de Douala.
Notre Royaume vient de perdre ainsi un de ses dignes fils à fleur de l’âge qui avait encore beaucoup à apporter. Pour quoi ça mon Dieu, pourquoi ?»
Depuis son décès survenir dans la soirée du dimanche 23 mai 2021 à l’hôpital général de Douala où il avait été admis près mardi dernier, les réactions ne cessent de parvenir à notre rédaction. Les unes plus consternées que les autres.
«C’est un des visages le plus social et le plus économique et le plus dynamique du peuple Foto qui disparait » : Fomegueuh Fosso Henri
« Quelqu’un qui est partie de l’Italie pour venir se mettre au service de la communauté meurt comme frappée par une tornade ? L’Afrique est à la fois merveilleuse et bizarre, loyale et frivole. C’est un continent ou tellement de réseaux de sont tissés qu’il suffit d’un moindre faux pas et on ne parlera plus jamais de vous. Qu’était-il venu chercher ici, le pauvre fils d’autrui ? Comment sa famille n’a-t-elle pas pensé à mobiliser ses amis italiens afin qu’il soit évacué ? » Anonyme
Programme d’inhumation
Lundi 24/05/ 2021
De 18 h à minuits ; transferts de la dépouille à Dschang et dépôt à la morgue
Mardi 25/05/2021
Levée du corps par l’Université de Dschang et transfert à son domicile
11h : inhumation
Sinotables invite ses lecteurs à partager quelques-unes de ces expressions de déception face à une mort qui frappe où elle est la moins attendue.
« *NÉCROLOGIE CODEVINDI*
Le président National du CODEVINDI a le profond regret d’annoncer le décès du Dr SANOU SOBZE Guy Martin, Vice-doyen de la Faculté de Médecine et des Sciences pharmaceutiques de l’Université de Dschang, président du conseil d’administration du PIPPAD, conseiller municipal de Douala 5eme.
Pour le village Toula-Ndizong, pour le Groupement Foto, pour la Menoua et pour tout le Cameroun, c’est une étoile du développement multiforme qui vient de filer ainsi devant nous.
La disparition précoce de cette incarnation de la générosité et du développement nous laisse sans voix. Puisse la terre de nos ancêtres lui soit légère.
Le président National
Mo’oh Keussock Dr Étienne de Tayo »
Madame ANNETTE DJUA est la présidente du Réseau des Femmes de la Menoua, Conseiller municipal à la Commune de Dschang.
« J’ai fait quoi ? Les enfants t’ont fait quoi ? La marmaille d’enfants que tu as… si quelqu’un a tué SOBZE la personne va le suivre. Regardez tout ce que SOBZE a laissé : les orphelins, les déplacés internes, les handicapés, les étudiants… je suis finie à Dschang. J’ai honte. Où est allé mon chien? Je vais marcher encore avec qui ? Tout a commencé pendant le long weekend. Je devais aller à un deuil il m’appelle pour me demander où est-ce qu’on peut trouver le remède de Monseigneur KLEDA. J’ai envoyé les gens à Batsing’la chez les sœurs, ils n’ont pas trouvé le médicament. Je suis allée à Fokoué. Mon frère qui conduisait avait le contact de Mgr KLEDA. J’ai pris ce numéro et j’ai appelé. Une femme m’a répondu. Je lui ai dit que j’ai mon fils qui est malade. Elle m’a demandé d’aller à Batseng’la. Je lui ai répondu que j’y étais déjà et je n’ai pas trouvé le médicament. Elle m’a demandé d’aller à Sacré Cœur. J’ai laissé les gens et je suis rentré à Dschang. A Sacré Cœur le prêtre m’a dit que le remède est fini. Il a appelé Douala. Il dit : L’abbé Willy tu es où ? » Et celui-là répond ; « Je suis à Dschang ».
– Tu es venu avec les choses ?
– Oui ! lui a répondu l’abbé Willy.
Je me suis retourné vers le ciel pour m’écrier : Dieu merci, mon fils ne va pas mourir. Il me dit d’aller le chercher à Baleveng. J’y ai fait trois messes ce jour-là et on m’a dit qu’on ne le connait pas. Après la quatrième messe je retourne à Dschang et là je me rends à l’église de Foréké-Dschang. Je dis que je cherche l’abbé Kévin du nom de celui que l’abbé Willy est venu voir. On est allé me chercher un prêtre. Il est venu et lui ai dit :
– Je cherche l’abbé Kevin.
– Me voici la mère, il m’a répondu.
Je lui ai expliqué mon problème. Il m’a répondu que son ami lui en a déjà parlé. Il m’a demandé d’aller faire la messe et qu’après la messe il va me donner le remède. A la fin de la messe il m’a emmenée au presbytère. Il a ajouté en me disant :
– La mère ton fils va guérir.
Je suis rentrée le voir à la maison je sens qu’il étouffe, nous nous sommes arrangés et il a pu prendre tout son remède. Je suis rentrée chez moi. Puis lorsque je reviens le matin du lundi, je le trouve au couloir et il me dit qu’il va à l’hôpital. Je ne suis pas monté dans la voiture avec eux. J’ai pris une moto qui m’y a conduit. Après un moment on m’a dit que sa situation s’est stabilisée. Il a alors appelé RUSSO [Gian Luca] qui a envoyé le protocole en vigueur là-bas. On a tout acheté. Lorsque je suis entrée en salle nous avons beaucoup blagué. Si bien que lorsque je rentre chez moi je suis sereine que ça va aller. Le lendemain matin à mon arrivée je le trouve sous oxygène. Il a pris le remède de Mgr KLEDA dimanche, lundi et mardi matin. On dit que la saturation de l’oxygène est à 85%. La bonbonne d’oxygène qu’ils lui ont placé était vide. Il n’y avait pas d’oxygène dedans. Il dit qu’il ne sent pas l’oxygène. Lui-même est médecin. C’est ainsi qu’on est allé chercher une autre bonbonne pour remplacer l’autre. Ça l’a remonté si bien que c’est lui-même qui a marché pour aller entrer dans l’ambulance qui l’a transféré à l’hôpital général de Douala.
Steve Caron CHOUNFACK est le chef de Chaine Radio Nkwalah, la radio mise sur pied par le PIPAD et ses partenaires dont la Commune de Vasanello pour accompagner le développement rurale de le Menoua.
« Je suis sans voix depuis ce matin lorsque j’ai appris le décès de mon père, Docteur SOBZE Martin. Très proche de lui je reconnais comme étant un homme loyal, humble, quelqu’un qui avait un sens élevé du développement. Son rêve était de contribuer à bâtir un Cameroun prospère, sans distinction de tribu, de classe sociale. Sa bonté était sans limite. Je souhaite continuer à me battre, comme je l’ai toujours fait sous ses encouragements, afin que son œuvre ne périsse.
Je voudrais prier Dieu et lancer un appel à ses partenaires afin qu’ensemble nous poursuivions cette immense œuvre qu’il a initiée.
Le Professeur NGOUNE, enseignant à la Faculté des Sciences de l’Université de Dschang, est un grand ami de Docteur SANOU SOBZE Martin
« C’est terrible ! Vraiment terrible ! Mon seul ami n’est plus là et de quelle manière je l’apprends ? C’est douloureux. Mon ami et moi nous sommes séparés il y a un peu plus de deux semaines. Comme d’habitude je l’ai appelé à plusieurs reprises et il ne prenait pas mon appel. Ce n’est pas un problème, quand il a le temps il m’appelle. Ce matin à 6heures l’enfant cogne à ma chambre et me dit : « Papa ! Je vois dans notre groupe que tonton Martin est mort. » Tonton Martin était malade ? Moi je n’en sais rien. J’ai fait le deuil chez moi pendant plus d’une heure, tous mes enfants à mes côtés. Il était leur père. J’ai fait le deuil et après j’ai décidé de retrouver les autres. Voilà comment j’apprends que mon ami est parti. Mon ami a quitté la scène. Comment le général est mort en guerre ? Comment l’acteur social est parti ? Martin était un véritable acteur de notre société. »
Chaud Père : est un jeune artiste musicien qui a été repéré lors de la première phase de la compagne contre la Covid-19. Sans emploi il a été admis au desk de langues locales de Radio Kwalah.
« Nous ne savions pas que nous pouvions avoir un si grand combattant et perdre la bataille. Lorsque le monde brûlait de la pandémie du Corona Virus, il est sorti avec son équipe pour sensibiliser, éduquer et apprendre aux populations à lutter contre cette pandémie. J’ai composé une chanson sur la Covid-19. Lorsqu’il l’a écoutée cette chanson, il fait venir et m’a expliqué qu’il était en campagne et que ma chanson est indiquée pour sensibiliser les populations à travers une caravane automobile. Ainsi nous avons parcouru Fongo-Tongo, Fokoué, Nkong-Ni. Nous sommes même allés à Batseng’la, à Toula Ndizon et à Lefatsa. Nous ignorons comment ce qui s’est produit. Tout ce que nous pouvons dire c’est que s’il part par la volonté de Dieu, qu’il soit loué. Mais que si au contraire cela est le fait d’un humain que la personne ne meurt jamais. Que la personne vive sa propre vie et la sienne. »
Fo’ô Tso’Ngong ANOUGUE Vincent est un ancien proviseur de lycée à la retraite. Il est le conseiller spécial de Docteur SANOU SOBZE Martin pour Radio Nkwalah où il anime une tranche matinale du lundi à vendredi.
« Je vais rédiger mon testament ce soir. La Mort de Docteur SOBZE m’enseigne une leçon. Il ne faut jamais être sûr de rien. Comment un homme qui reçoit autant de monde dans son bureau ou dans la rue peut-il mourir aussi brusquement ? Avait-il même du temps pour sa propre famille ? Je parle de sa femme et de ses enfants. Docteur SOBZE est la deuxième personne dont la mort m’a le plus affecté. Je ressens ce que j’avais ressenti à la mort d’un jeune enseignant tué dans un accident de la route. J’imagine le nombre d’enfants et de femmes qui vont souffrir de cette immense perte. J’imagine ne nombre de familles dont un bras a été coupé. Des gens vont mourir à cause de ce départ du docteur. Qui va poursuivre ses œuvres colossales. »
« Je garderai un grand souvenir de ce jour passé chez le Colonel de Frégate ATONFACK Cyrille, où ses amis du même clan se confiaient des confidences et se partageaient les secrets pour relever le défis de développement local durable participatif. Et qu’ils devraient par la suite créer un réseau fort. Mais la terre a voulu arracher un membre de cette équipe. J’ai beaucoup de regrets d’avoir vécu cette séance d’échanges entre trois amis qui ne seront plus que deux à porter ce grand fardeau de développement. Une épreuve difficile à comprendre. »
« Au-delà de son poste de Vice-doyen, il était le seul Foto de l’enseignement supérieur dans le domaine de formation médicale. Je suis d’autant plus attristé que le Dr Sobze était un de mes étudiants en 1er année en fac sciences UY1. Il savait manifester sa reconnaissance partout où nous nous rencontrions. La perte est énorme. On aura du mal à s’en remettre. Puisse ses projets de développement et santé être soutenus, poursuivis et encadrés. Ce sera la meilleur façon d’honore cet illustre disparu. Qu’il repose en paix. » Dr ZEKENG
Augustin Roger MOMOKANA