
La célébration de la 30ème Journée Mondiale de la liberté de la presse intervient dans l’indifférence totale de Dschang Press Club. L’association des journalistes exerçant dans le département de la Menoua ne donne plus signe de vie depuis plus d’un an.
Le Cameroun demeure un souci en matière de la liberté de la presse. Selon le dernier rapport de Reporters Sans Frontières, il se classe à la 118e position sur un total de 180 pays classés. C’est ainsi le fondement de la démocratie et de la justice qui est attaqué.
Selon Reporters Sans Frontières, le Cameroun est doté d’un « paysage médiatique parmi les plus riches du continent », mais l’exercice de la profession de journaliste y est parmi très dangereuse à cause de « l’environnement hostile et précaire ».
En ce qui concerne les abus sur journaliste, RSF a comptabilisé 1 journaliste tué et 3 autres détenus depuis janvier 2023. Le classement est de 2022. mais il faut dire que l’observatoire des médias a rapporté que le Cameroun c’est plus de 600 titres de la presse écrite, plus de 200 stations de radio, une centaine de télévision, et une presse en ligne en croissance.
Pourtant, « La liberté de la presse est le fondement même de la démocratie et de la justice. Grâce à elle, nous disposons de tous les faits dont nous avons besoin pour façonner notre opinion et dire la vérité aux détenteurs du pouvoir. Mais aux quatre coins du monde, la liberté de la presse est attaquée », comme l’a relevé le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en prélude à cette célébration.
L’occasion a donné lieu à tancer les plateformes numériques d’information. Pour les Nations Unies, elles sont entrain d’imposer un nouvel ordre mondial en matière d’information. La presse traditionnelle n’est plus le seul détenteur de l’information. Sauf que ces plateformes généralement sont tenues par des personnes qui n’ont rien avoir avec le journaliste. Pour cela il leur est impossible de mesurer l’impact que la moindre information erronée ou biaisée peut avoir dans le monde.
« La voie que nous suivons actuellement nous éloigne des débats publics éclairés. Elle nous éloigne de la notion même de réalité partagée dont elle dépend. Nous nous dirigeons vers une polarisation toujours plus grande », a souligné la cheffe de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
En dépit des difficultés qu’il rencontre au quotidien dans l’exercice de sa profession, le journaliste doit s’efforcer d’être « professionnel, libre et indépendant ». En attendant, chaque journaliste, chaque État doit faire des efforts pour réhabiliter cette liberté fondement de la démocratie et de la justice.
La journée du 3 mai a pour thème « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ».
Augustin Roger MOMOKANA