
Djo NATAVA n’est pas n’importe qui
A l’heure où le tribalisme fait des vagues au Cameroun, la voix celle de Djo NATAVA s’érige comme un exemple du vivre ensemble.
« Je n’ai aucun problème avec mes frères du Centre Sud. Nous sommes ensembles tous les jours et n’avons pas le sentiment que nous appartenons à des tribus différentes. C’est l’harmonie, la complicité, la famille. »
Djo NATAVA qui représente toute une marque dans les régions du Centre-Sud -Est est un grand inconnu dans sa Menoua d’origine.
Il est né à Yaoundé au milieu des gens issus de toutes régions, à une époque où on ne parle pas de Béti, Bamiléké, Sawa, Haoussa, etc. Pour cela il s’est lié d’amitié avec ses frères et sœurs. Sans chercher à connaitre leur tribu.
Djo NATAVA, l’ancien sociétaire de Prévoyance FC club de 1ère division, est à la fois musicien et promoteur d’un studio d’enregistrement NTV. Cette maison, située à Melen plus précisément au Carrefour de la Garde Présidentielle, à Yaoundé, est ouvert aux artistes de tous les horizons, styles et tribus.
L’artiste et producteur que Sinotables a rencontré en compagnie de As’a Telong se considère comme une espèce de trait d’union entre les peuples du Cameroun. Grâce à son métier et à la joie de se sentir partout chez soi et avec des frères et des sœurs.
« La musique est universelle. Parce que les notes sont pareilles quelque soit le coin de la terre où vous vous retrouvez », dit-il, pour ironiser les artistes de l’Ouest qui pensent que sa forte culture musicale assise sur le Bikutsi et la rumba congolaise influencerait négativement son doigté pour les bottle danse, le mangambeu, le ben sikin, entre autres.
Pour confondre ses détracteurs, NANKEU TANKEU Valentin égrène quelques noms qui sont passés par son studio : Atango Manadjama, K-Tino, Bikoko Aladin, Afo Akom, Josco l’Inquiéteur, Zélé le Bombardier, Jacky Biho, etc. En somme, plus de 460 artistes sont sortis du studio NTV.
D’autres artistes, plus jeunes, à l’instar de Dynastie le Tigre ont flirté avec le studio.
Le succès du studio NTV est dû en partie à la qualité de la ressource humaine qu’on y retrouve, et aussi aux talents artistiques de son promoteur qui, possède plusieurs albums sur le marché dont le premier « Mobali Yatebe » en lingala, « Hommages à Koto Bass » qui est un makossa, et « Chek Chic Choc » qui est une variété.
Djo NATAVA encourage les camerounais à se sentir partout dans le pays à la maison. Il a apporté sa contribution dans l’album du regretté Oscar Mawo, dans celui de As’a Telong et dans bien d’autres. Il espère que comme ceux-là, d’autres fils de la Menoua et de la région solliciteront les services du studio NTV.
Augustin Roger MOMOKANA