
Douala c’est comme un caméléon. En saison sèche, c’est le sable partout. Puis en saison des pluies, Douala devient un immense lac artificiel. La capitale économique du Cameroun se laisse noyer par les eaux de ruissellement.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 16 septembre 2021.
Douala n’est pas le Wouri, mais le Wouri c’est Douala. L’eau est partout. Il ne suffit plus d’avoir ses bottes, mais d’avoir de quoi se faire remorquer par un débrouillard d’une rive du marécage à l’autre.
Voyez-moi cette ville. Tant pis pour ses habitants ; tant pis pour l’économie camerounaise qui ne sortira pas la tête de l’eau tant que l’urbanisation demeurera tatillonne et archaïque. L’assainissement dont on parle n’est pas un jeu.
Ce matin du 16 septembre 2021, Douala est comme une piscine de grenouilles. Regardez comme les gens se débrouillent. On dirait qu’ils tentent de s’échapper de l’enfer. On dirait qu’ils courent vers le paradis.
Certains, hommes et femmes, se font porter comme des bagages par des jeunes affamés. Ils n’ont pas honte de ne pas pouvoir se débrouiller. Les voitures basses iront en enfer, à cette allure.
Qui va sauver cette mégalopole de 4 millions d’habitants ? Douala demande à être assainie. Douala mérite d’être sauvé quand il est encore temps. Plus le temps passe, plus la situation se complique davantage.
Cette ville extraordinaire dont la réputation a été construite autour de son port rencontre depuis quelques années d’énormes difficultés dues à l’insalubrité de ses habitants. C’est regrettable de voir que les déchets humains ont bouché toutes les canalisations.
Augustin Roger MOMOKANA / Photo: DR