
Après le Lac 8, nous vous parlerons de ce qui se passe au Centre Climatique où des bornes auraient été déplacées pour grignoter la superficie.
Dschang a mal de ses autorités. Lorsqu’il faut parler de leur gestion du patrimoine foncier de l’État, c’est la catastrophe. Le droit administratif leur accorde des prérogatives telles qu’elles peuvent ne pas craindre pour leur liberté.
Du coup elles ont fait de l’attribution des lotissements leur sport favori. Entre la préfecture et le MINDCAF. Même les écosystèmes fragiles n’échappent pas à leur appétit vorace. Pourtant elles se défendent de tout.
« Je ne vends pas les terres. Mais un matin une élite s’amène et me remet un pli fermé de Monsieur le Ministre. Le Patron me demande d’attribuer le lot qui se trouve exactement à tel endroit à cette élite. Qu’est-ce que je dois faire dans ce cas-là ? J’appelle le conservateur foncier pour qu’il vérifie la disponibilité du terrain en question. S’il existe, qui suis-je pour m’opposer à l’instruction du ministre ? » Voilà la réponse qu’un ancien préfet de la Menoua a apporté à Sinotables sur sa gestion du foncier de l’État.
Une implantation est en cours depuis quelques jours dans ce qui était jusqu’à une date récente le Lac 8 de Dschang. Le lotissement de ce site de plaisance (créé par les colons français chargé d’acclimater les cultures tropicales) a été effectué avec la complicité du défunt chef du village Toutsang qui a dû faire jeter en cellule quelques fils du village qui s’opposaient à l’opération.
« Il nous a fait arrêter et nous avons passé deux jours en cellule. A notre sortie nous ne pouvions plus rien dire car nous avions compris qu’il est en connivence avec les autorités », a confié une habitant du village à Sinotables.
Ainsi le bassin d’eau a été subdivisé en six lots. La petite mare d’eau existante serait la propriété d’un élu local, un puissant élu qui ne désarme devant rien.
Contrairement à ses prédécesseurs, Jacquis KEMLEU TCHABGOU semble avoir d’autres soucis que ceux-là. Ainsi les discours ont beau chanter la ville verte, mais la verdure subit une destruction farouche pour des besoins d’habitat. La mairie incapable de créer de nouvelles zones d’habitation dans les périphéries.
Dschang devra un jour rendre hommage à deux de ses maires : Étienne SONKIN et MOMO Bernard. Ils se sont illustrés comme les véritables défenseurs de l’espace communale. Ce ne furent pas des batailles faciles, mais ils ont pu les remporter face à l’adversité monstrueuse de certaines élites s’attachant les soutiens du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières.
Ainsi l’on se souvient des batailles du maire Étienne SONKIN contre la spoliation de l’actuelle place des fêtes. Une personnalité politico-économique très influente avait voulu y ériger un immeuble. On se souvient de la bataille du même maire contre une élite économique qui avait pu obtenir le stade municipal de Dschang. On se souvient de la bataille du sénateur Étienne SONKIN face aux tentatives de lotissements du domaine aéroportuaire. L’on peut en faire ce qu’on veut aujourd’hui !
Le maire MOMO Bernard quant à lui a mené sa bataille judiciaire pour la restitution à la Commune, par un député, de la Place de l’indépendance (plus connue sous l’appellation Rond-point de la gendarmerie). L’on se souvient que pour faire reculer l’acquéreur il avait sollicité les motos taximans pour bloquer le site à l’entrepreneur commis pour engager le chantier. Une élite politico-économique de la Menoua avait cru devoir obtenir du préfet cet espace qui, malheureusement, de l’avis des experts en patrimoine, ne pouvait souffrir ni d’attribution ni de lotissement.
Tous les espaces verts prévus lors du lotissement du quartier Vallée ont été attribués aux particuliers et portent depuis des immeubles. A titre d’exemple l’immeuble en face du Climador. On pourra un jour reprendre la carte et marquer tous les immeubles construits dans ces espaces d’une croix rouge. Afin que les uns et les autres comprennent que les espaces verts n’étaient pas des « fantaisies du maire Docteur TSOPGNY PANKA ».
Augustin Roger MOMOKANA
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