
« La Très Haute Attention de MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE a été appelée sur la spoliation de certaines dépendances foncières appartenant à l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) », indique une correspondance du ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République en date du 15 juillet 2022.
Ouf ! Le Président de la République, lorsqu’il est mieux renseigné par ses collaborateurs, prend des décisions appropriées pour la bonne marche du pays. Pour preuve, le rappel à l’ordre fait au ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (MINDCAF) et ses collaborateurs concernant leur appétit effréné pour la spoliation du patrimoine de l’État, dans le cas présent de l’IRAD de Dschang.
S.E. Paul BIYA ne devrait pas se limiter à l’interdiction, il doit sanctionner afin que les hauts commis de l’État et les fonctionnaires affectés dans les services déconcentrés de l’État retiennent une fois pour toute que le patrimoine de l’État doit cesser de faire l’objet de spoliation à des fins d’enrichissement personnel ou pour satisfaire les demandes de certaines élites qui croient devoir elles-mêmes choisir le site pour construire leur résidence secondaire.
Cette décision présidentielle intervient un mois après la publication par Sinotables.com d’un article, Scandale foncier à Dschang : le ministère des domaines et ses amis se partagent le domaine de l’IRAD, à travers lequel nous dénoncions le lotissement de ce champ expérimental en 158 lots de 400 m² chacun. Sous le prétexte de compenser cela par un terrain plus grand du côté de l’arrondissement de Fokoué.
Le ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, sous Hautes Instructions du Président de la République, a adressé un message au Secrétaire général des Services du Premier Ministre, à travers lequel il instruit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, de « prendre en urgence, en liaison avec les différentes administrations concernées, toutes les mesures visant à mettre un terme aux actes de spoliation du domaine privé de l’IRAD », rapporte la lettre du Ministre d’État.
Outre les 10 hectares de l’IRAD de Dschang qui venaient de faire l’objet d’un lotissement commercialisé, les domaines de l’IRAD de Wakwa (région de l’Adamaoua), Nkolbisson (région du Centre), Foumbot (région de l’Ouest), Kang-Barombi (région du Sud-Ouest) sont concernés par la décision présidentielle.
S’agissant du domaine de l’IRAD de Dschang, il a été par le passé une convoitise de l’Université de Dschang. Pour mettre un terme à la crise, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières de l’époque, Pascal ANONG ADIBIME, avait effectué un déplacement en 2005 ( ?) à Dschang pour réunir les parties et demander le respect des limites. Une autre visite avait été effectuée au rectorat de l’Université de Dschang pour constater la spoliation du terrain affecté au Rectorat et aux installations connexes dont les résidences du recteur et du secrétaire général, entre autres.
A la même occasion, Pascal ANONG ADIBIME s’était rendu à la Colline du Signal où il avait identifié trois occupants : le Lycée Bilingue de Dschang, une église et le Foyer culturel Bamendou. Le ministre avait alors exprimé sa désolation : « Ces occupants sont des œuvres sociales », prescrivant au préfet AWANA ATEBA de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’aucun espace de cette réserve privé de l’État ne soit plus attribué.
La Haute Instruction du Président de la République au Premier Ministre tombe quelques jours après qu’il a décidé de mettre à la disposition de l’IRAD, 10 milliards FCFA pour le développement et la transformation du blé au Cameroun pour les années 2022-2026.
Augustin Roger MOMOKANA
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