
Le gratin politique (RDPC) de la Menoua lors d'un meeting à Dschang
Dans le département de la Menoua, notamment dans l’arrondissement de Dschang, à la faveur de la présidentielle du 7 octobre dernier, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a montré sa grande capacité de mobilisation. En venant à bout du parti des flammes par un score de 16 000 voix contre 6 800. Cette prestation du parti du Pr Maurice Kamto, dans les rangs des hiérarques locaux du Rdpc, donne du tournis au point où ils diagnostiquent cette défaite cuisante.
Le scrutin du 7 octobre 2018, dans le département de la Menoua et singulièrement dans l’arrondissement de Dschang qui couvre la zone rurale (Foréké-Dschang, Foto, Fongo-Ndeng, Fotetsa, Fossong-Wentcheng et Foto) et la zone urbaine estudiantine, a connu la victoire du MRC du Pr Maurice Kamto sur le Rdpc du président Paul Biya. Score : 16 000 voix contre 6 800 votes. Dans les grades des hiérarques locaux du parti du prince, l’on perçoit cette déculottée comme « un affront cuisant. »
Par rapport au diagnostic de la situation, nombre de ces caciques ainsi scandalisés laissent entendre que plusieurs facteurs militent pour la cause. Entre autres : la décadence de la voirie urbaine dont les axes routiers sont manifestement corrodés par les intempéries ; l’inactivisme du leadership au sein de l’élite politique de la Menoua. « Je puis dire que le président de la commission départementale de campagne électorale en faveur du vote du champion du Rdpc et ministre délégué auprès du ministre de la justice et garde des sceaux n’est pas très connu à Dschang ; il réside à Yaoundé où il tient ses réunions et ne vient à Dschang que lors des conférences de sections. A cela, il faut ajouter que Dschang n’a pas un leader coordonnateur de la politique, » déclare, offusqué, un cacique.
Selon le Prof. Emile Temgoua, 1er adjoint au maire de la commune de Dschang et chargé de mission auprès de la commission départementale de campagne électorale en faveur de vote de Biya dans la Menoua, la stratégie de campagne électorale n’a pas atteint les objectifs escomptés. « En remettant l’organisation de la campagne électorale à la base (bureaux des sections et des sous sections), le Rdpc a, à juste titre, voulu confier à l’ensemble de ses militants la possibilité de convaincre les autres. Hélas ! Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, la mayonnaise n’a pas pris, les vieilles habitudes ayant la peau dure, » dit-il, désenchanté. Le collaborateur du magistrat municipal poursuit qu’à l’inverse, l’adversaire c’est-à-dire le MRC a fortement exploité les réseaux sociaux pour manipuler une jeunesse en quête de changement. « Il s’agit bel et bien d’une manipulation parce que aucun engagement électoral concret n’est sorti de ses discours de campagne en faveur des jeunes de la Menoua, » soutient-il. Et de conclure : « l’absence physique sur le terrain de l’élite porteuse des réalisations concrètes a d’avantage laissé libre court aux manipulations des jeunes esprits. »
Selon le président d’une sous section Rdpc, la conclusion de l’élu du peuple ne fait place à l’amalgame quand on sait que dans le département des Bamboutos où les résultats s’en sont faits ressentir positivement en faveur de Paul Biya, le ministre des Travaux publics, fils du terroir, « supporte sa campagne avec un réseau de responsables administratifs qu’il a contribué à promouvoir à savoir les grands directeurs et sous directeurs des services centraux consentants, une pléthore de chefs d’établissements scolaires du parti qui ont une grande emprise sur le terrain. Contrairement à Dschang où, les élites ont toujours ignoré cette couche très importante et influente dans le parti. Ceux-ci ont toujours été abandonnés à eux-mêmes par leur élite politico-administrative, notamment, le Secrétaire général du Rdpc et le Ministre délégué auprès du ministre de la Justice Garde des sceaux qu’ils ne découvrent qu’à la faveur des campagnes politiques. Beaucoup de gens décrient leur inaccessibilité et la condescendance de leur secrétaire particulier ». Par ailleurs dans les Bamboutos poursuit-il, les élites d’affaires ont pris l’habitude de marquer leur présence sur le terrain avec des activités populaires telles que les excellences scolaires en faveur des jeunes, les appuis multiformes dans les comités de développement et d’innombrables réalisations concrètes.
Un hiérarque à l’esprit acéré, en sus, déclare que le département de la Menoua tout comme la région de l’Ouest qui n’a jamais bénéficié de véritables arguments de campagne sera encore là pour quémander la densification de son université en écoles professionnelles telles que : l’école normale supérieure de l’enseignement général, l’école normale supérieure de l’enseignement technique, l’école nationale supérieure polytechnique, le centre hospitalier universitaire et les routes de désenclavement des zones de productions agricoles de Fongo-Ndeng, Fossong-Wentcheng. « Et c’est ici qu’il faut comprendre que le candidat Biya en son temps a véritablement envoyé les grandes personnalités de l’Ouest, notamment, le secrétaire général de son parti en pâture sans les arguments pour soutenir une campagne électorale aussi difficile. C’est dire que dans la Menoua, cette situation d’absence d’écoles professionnelles perdurera tant que les pouvoirs publics continueront à ignorer ces doléances essentielles et enverront ses ressortissants les mains vides. Pour des campagnes politiques et ce d’autant plus que les universités récentes ont déjà bénéficié des extensions des infrastructures et de la densification, » dit-il.
Filbert AZAP NDONGO