Cette rencontre a au cœur la problématique des objets d’arts arrachés à l’Afrique par les puissances coloniales, les enjeux de leur restitution, et leur valorisation par nos soins.
La fête a commencé comme une victoire. Avec un public rarement réuni pour des « histoires comme ça ». Le projet Reconnecting objects est en marche et offre de belles perspectives aussi bien à ses porteurs, aux animateurs qu’au grand public. Il est une passerelle pour le dialogue et la communion des uns avec les autres.
Au menu de cette première journée de l’Expo-Workshop, les allocutions d’ouverture, dans l’enceinte du musée des civilisations, puis le spectacle du performeur André TAKOU SAA, une espèce de pont entre l’exposition et le restaurant de circonstance.
J’ai écouté les artistes, j’ai été émerveillé par ces enfants qui ont peu s’acclimater à l’art et dont la présence des parents pour être un bon point marqué par l’organisateur de cet événement.
J’ai vu comment l’Artiste André TAKOU SAA a pu, à travers un spectacle riche en images, pauvre en sons (Listen to me), tirer le public de la salle des réunions du Musée des Civilisations pour aller à l’Alliance franco-camerounaise littéralement envahie par l’exposition d’art.
J’ai pris connaissance des discours d’artistes pas toujours en harmonie avec les expressions artistiques visibles dont les rapports dénotent la récupération par l’homme des empreintes de sa consommation alimentaire et matériel.
J’ai apprécié la manière dont l’artiste performeur, jamais son sa main d’arbre de paix, a tiré le public de l’alliance franco-Camerounaise de Dschang pour le restaurant de circonstance érigé à l’aile gauche du musée des civilisations.
Ainsi le public s’est bien re-connecté avec les objets d’arts (tableau, dessins, installations, environnement ; avec les savoirs espace scénique et discours, avec la gastronomie hybride et déficitaires des recettes patrimoniales locales.
Au bout du compte, et en attendant ce que les discours scientifiques et les exégètes de l’art vont nous produire en termes de pensée critique et humaniste dans un cadre un la promiscuité occidentale et africaines ne font qu’une seule, l’événement que la ville de Dschang abrite du 18 au 28 février est un réel succès, je ne veux pas dire « un coup de maitre » comme selon le professeur GOUAFFO.
Le public de samedi soir grouillait de personnes étrangères à ce « genre de choses », des personnes venues parce que quelqu’un leur a convaincu de venir voir, même si elle ne comprendra pas de quoi on parle, de quoi il s’agit.
Beaucoup ne se sont retrouvé que pendant les discours où un important parterre de chefs traditionnels était présent aux premières loges. Beaucoup ne se sont retrouvés que pendant la gastronomie.
La problématique du musée en Afrique et de la restitution des œuvres d'art arrachées pendant la colonisation en discussion à Dschang. #Dschang #Cameroun #exposition #Musée pic.twitter.com/yVBJ1RCgph
— Momokana Augustin Ro (@ARMomokana) February 20, 2023
Mais, comme a indiqué quelqu’un à Sinotables, le fait déjà d’être venu est une victoire et l’art peut s’en féliciter.
« Reconnecter les objets, les savoirs et/avec les sujets » m’a semblé une opportunité offerte aux participants d’« Apprendre à penser, à réfléchir, à être précis, à peser les termes de son discours (…), c’est être capable de dialoguer, c’est le seul moyen d’endiguer la violence effrayante qui monte autour de nous. La parole est le rempart contre la bestialité », pour reprendre une citation de Jacqueline de Romilly.
Augustin Roger MOMOKANA
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