« Les statistiques que nous a présenté le responsable de santé du département montre que le nombre de donneurs de sang diminuent dangereusement dans notre pays. Le taux est aujourd’hui estimé à moins de 0,25%. Il est loin de la norme fixée par l’OMS qui est de 20% que chaque pays doit avoir pour assurer sa sécurité transfusionnelle. Il y a un grand vide qu’il va falloir combler. » Le Préfet de la Menoua, MBOCKE Godlive NTUA, présidait la cérémonie d’inauguration de la banque de sang de l’hôpital de district de Dschang.
Du sang ! Du sang ! Encore et plus de sang ! Le sang a lui aussi une banque. Si bien que l’hôpital de district de santé de Dschang vient de se doter d’une banque de sang. L’ouverture a eu lieu mercredi 02 juin 2021 par monsieur le préfet de la Menoua.
Cet article est rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte exclusif du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 03 juin 2021.
Alors que la communauté internationale s’apprête à commémorer la Journée mondiale du don de sang sous le thème : « donner votre sang pour faire battre le cœur du monde », l’hôpital de district de Dschang s’offre une banque de sang. Il s’agit d’un bâtiment comprenant un accueil, une salle de don, une salle de qualification biologique, et une chambre froide.
« La fréquentation mensuelle de l’hôpital est d’environ 1800 (mille huit cent) malades pour une capacités de 168 lits fonctionnels avec un effectif de 216 personnels », a indiqué Dr NOUBOM Michel, directeur de l’hôpital de district de Dschang.
Ce service vital va contribuer à lutter contre le déficit qu’accuse le Cameroun dont le besoin en poches de sang est chiffré à 400 000 poches, alors que l’on en est à 103 000 poches seulement.
Pourquoi les Camerounais rechignent-ils à donner de leur sang, quand bien même ils sont conscients que c’est pour sauver des vies humaines ? Les autorités énumèrent trois raisons majeures que sont une campagne nocive contre le don de sang, le vih/Sida et le Coronavirus. Au niveau de la banque de sang toutes les dispositions sont prises pour ne retenir que du sang de bonne qualité.
N’oublions pas que «l’hôpital de district de Dschang est situé sur un axe accidentogène surtout avec la falaise qui ne cesse d’endeuiller les familles. » En plus des accidentés, cet hôpital effectue 40 césariennes en moyenne chaque mois, et sans compter que plusieurs autres services de pédiatrie et de médecine ont besoin de sang pour intervenir.
De nombreux avantages sont offerts aux donneurs de sang. En plus de connaitre leur groupe sanguin ainsi que leur statut sérologique, ils bénéficient d’une réduction significative des frais médicaux pour eux-mêmes tout comme pour leur famille, en cas de maladie.
Grâce à vos dons de sang, la mobilité peut connaitre une baisse au niveau de l’hôpital de district de Dschang. « Alimenter en permanence cette banque de sang » est donc un argument de sécurité pour la vie des populations en générale, et des malades en particulier.
« Je vous invite à devenir des ambassadeurs de ce projet vital qui constitue un nouvel acquis en matière de prestations de santé dans le district de santé de Dschang ; dans la mesure où il garantira la fourniture et la disponibilité de poches de sang suffisantes en vue de couvrir les besoins annuels de l’hôpital qui comptabilise de plus en plus des opérations chirurgicales d’envergure par mois », a lancé le Deuxième Adjoint au maire de la Commune de Dschang, MOMO KENFACK.
Une quinzaine de donateurs ont répondu à cet appel. Ils sont étudiants pour la plus part. Leur geste et leur engagement à donner autant que faire se peut est un acte de générosité pour autrui qui peut être soi-même.
« Le don de sang est un acte humanitaire. Donner de son sang c’est sauver des vies. Et la banque de sang de l’hôpital de district de Dschang est nouvellement créée et il faut bien des donneurs. Parce que sont les donneurs qui alimentent cette banque de sang en question. C’est sur ce principe que je me suis engagée ». Flora TCHINDA est étudiante en médecine à l’Université de Dschang.
Augustin Roger MOMOKANA