Un samedi pas comme les autres dans les ruelles de la Grande Mission. Non loin de là se trouve Tchoualé, un quartier des plus populeux de Dschang. L’École maternelle publique de Tchoualé est située en amont du carrefour dit « Mockbie », à un jet de pierre du Camp Militaire de Dschang. C’est une école maternelle fondée par les habitants en 2006.
A l’époque, leur souci était d’offrir à leurs tous petits enfants les joies de l’école maternelle. Faute de moyens pour pouvoir acquérir un terrain pour ériger l’école de leur rêve, ils sollicitèrent d’un habitant qu’il mette à disposition une maison de sa concession.
Le temps s’est écoulé et l’École Maternelle des Parents est devenue l’École Maternelle Publique de Tchoualé. Ces parents n’ont pas de revenus pouvant leur permettre d’acquérir un terrain, de construire et de quitter la location. Mais ils n’ont pas perdu espoir, dès lors qu’ils peuvent compter sur la mairie de Dschang et les autres bonnes volontés.
Entre temps, l’École Publique Maternelle de Tchoualé ne ressemble à aucune autre dans la ville de Dschang. Avec ses murs lézardés et son toit de rouille, elle manque même de tout, et pire, la crise anglophone est venue lui compliquer sa situation avec une forte demande d’enfants du régime anglophone.
LEMEGNE Martine, la directrice et ses deux maitresses vaquent à leurs occupations quotidiennes, les oreilles tendues aux autorités administratives : l’inspecteur d’arrondissement, le délégué départemental de l’éducation de base sont conscients des peines de cette école.
« Je voudrais prier nos autorités d’avoir un regard particulier sur l’École Maternelle de Tchaoulé. Nous sommes dans une case d’emprunt pour laquelle nous payons une somme d’argent chaque mois. Si l’Etat peut faire quelque chose pour nous sortir de cette situation… Par ailleurs, le quartier est aujourd’hui est fortement peuplé d’Anglophones ayant fui la guerre dans le NOSO. Si nous la transformons en école bilingue, elle va aider beaucoup de parents. En gros, Notre rêve est de voir cette école être prise véritablement en charge par l’Etat », a-t-elle exposé à Sinotables.
Le vieux bâtiment, qui appartient à une famille est presqu’en ruines. La veille, le vent a détaché et déchiré de ses vieilles tôles. Comme d’habitude les parents vont se débrouiller pour comme ils peuvent afin que leurs enfants ne soient pas à la merci de la pluie.
JAUP (Jeunesse Africaine Unie pour la Paix) n’a pas mal vu, lui qui a initié et encouragé Honorable NGUEGUIM Anastasie, député à l’assemblée nationale, à venir offrir des dons aux écoles de Tchoualé.
C’est dans enceinte de cette école maternelle qu’a eu lieu ce samedi la cérémonie de remise de dons, aux déplacés internes. Ceci dans le cadre des activités sociales de la parlementaire. Ils étaient plus de 250 enfants issus de cette école maternelle et de Hope Bilingual Academy Nursery and Primary School à recevoir des denrées alimentaires, des fournitures scolaires, des effets vestimentaires.
KEDJU Priscilla, la promotrice de Hope Bilingual Academy Nursery and Primary School ne tarie pas d’éloges vis-à-vis de la donatrice qui « vient souvent ici regarder les enfants » et surtout à Yves TAMO dont l’association est un partenaire de qualité pour le marketing social en faveur des enfants déplacés internes. « Il tend la maison à ceux qui en ont un peu afin de soutenir les nécessiteux », se félicite-t-elle.
Cette cérémonie présidée par HAMADJOULDE FILKAOU Brice, le premier Adjoint préfectoral de la Menoua, a mobilisé autour de l’honorable député le sénateur Anaclet FOMETHE, la député EMABOT Brigitte, la présidente du Réseau des femmes et de la famille, entre autres.
Docteur FOLEFACK Ernest, président de Fountain of Justice Cameroon, une organisation locale qui travaille sur la question des déplacés internes, a loué le geste de la député. Mais il souhaite que ce genre d’initiative se répande sur l’ensemble du département, notamment les principaux foyers d’accueil que sont Dschang, Santchou et Penka-Michel.
De l’avis de cet expert, la Menoua accueille entre 23 et 26000 déplacés internes dont la plus part sont des enfants en âge scolaire. Ce chiffre n’est jamais stable, à cause des arrivées et des départs.
Augustin Roger MOMOKANA
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