
Renouvellement_des_organes_de_base_du_rdpc
Comment conserver ses privilèges électoraux actuels après 2018 ? La préoccupation a meublé la conférence conjointe des sections RDPC, OFRDPC et OJRDPC de Menoua Centre I samedi 8 juillet à la Maison du parti, au centre-ville de Dschang.
« Chaque jour que Dieu fait, vous devez convaincre ceux qui ne sont pas dans le parti de venir avec nous. N’ayez pas peur d’aller vers les militants de l’opposition. Il en est des militants de l’opposition comme des civils. C’est avec les civils qu’on fait les soldats ».
Le ministre Jean Pierre FOGUI, ci-devant président de la commission permanente du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans la Menoua a présidé samedi dernier la conférence conjointe des sections RDPC, OFRDPC et OJRDPC de Menoua Centre. En présence du Professeur Anaclet FOMETHE (membre suppléant du Comité Central), de BALUNGELI Confiance EBUNE (préfet de la Menoua) et de François ANOUKAHA (Vice-Président de la CONAC) ; et de près de 200 responsables locaux du parti.
« Ce que le comité central vous demande, c’est d’aller faire la cours aux militants de l’opposition pour leur faire savoir que, eux, pendant qu’ils conjuguent leurs verbes au futur ou au conditionnel, nous au RDPC on parle au passé et au présent. »
Des quatre exposés il ressort que la stratégie, en vue des prochaines échéances électorales du parti des flammes a constitué la trame de fond de cette assise. Jean Pierre FOGUI et ses camarades ont épluché plusieurs voies pour dompter l’électorat potentiel. La véritable équation, pour ces forts en politique, c’est comment amener les 30000 étudiants de l’université à rallier les rangs du parti ? Un comité a été mis sur pied pour examiner la question et faire des propositions concrètes.
« Comme vous le savez, Dschang est une ville universitaire. Il y a dans cette grande université que nous avons chez nous environ 30 000 étudiants. Ils sont naturellement frondeurs. Or vous avez actuellement sur votre scène politique un parti qui est dirigé par un Universitaire : le MRC. C’est un parti qui recrute essentiellement en milieu intellectuel et plus particulièrement en milieu universitaire. Alors méfiez-vous de Dschang. Admettons qu’ils (les fils de La Menoua) représentent 5%, alors vous avez 95% qui n’ont aucun lien avec la Menoua, mais qui vont voter dans la Menoua. Et c’est là le problème. Et c’est là votre problème. Si vous ne faites pas attention, si ce parti parvient à mettre la main sur cet électorat vous aurez de surprises lors des prochains scrutins. Je ne vous apprends rien. La Mairie de Dschang a été arrachée d’extrême justesse au SDF en 2006, vous le savez. En 2013, je pense qu’on a gagné avec une marge de 801 voix. Moins de 1000 voix. Je vous dis, à l’université vous avez 30000 frondeurs dont moins de 5% sont de la Menoua. Faites le calcul vous-même. Donc, au cas où vous ne le saviez pas, je vous le dis aujourd’hui avec une certaine gravité.»
Cet axe de travail est impératif, dit-on, dans la mesure où en face des forces telle le MRC recrutent essentiellement dans la population estudiantine, enseignante et jeunes. En plus, et de mémoire, la ville de Dschang a été toujours acquise à l’opposition. La différence venant de la zone rurale. A titre d’exemple, le RDPC a pu gagner la commune de Dschang grâce à une différence de 801 voix seulement, contre le SDF qui demeure toujours aux aguets.
« La Menoua, du point de vue ressources politique, est peut-être mieux logé ou loti actuellement qu’elle ne l’a jamais été. La Menoua a aujourd’hui le poste de Secrétaire général du Comité Central c’est-à-dire le patron opérationnel du parti après le président national. C’est notre frère le Premier Ministre Jean NKUETE. Et beaucoup de gens nous envient cette position. Et comme je vous l’ai dit lors des précédentes élections, la Menoua va en campagne d’abord pour remercier pour ce qu’elle a, avant de demander qu’on ajoute quelque chose ».
Outre la stratégie du parti pour 2018, les militants ont été bien édifiés sur les textes de base du parti. Des exemplaires des textes ont d’ailleurs été distribués à leurs responsables, afin qu’ils poursuivent l’éducation et la formation des militants dans leur unités respectives.
Augustin Roger MOMOKANA