
Descente de deuil par l'association des enseignants de la Menoua
« Par l’amour, la paix, l’éducation, l’humilité, la tolérance ainsi que le pardon, je pense avoir fait de mon mieux pour contribuer à la construction de la société », disait ZAMBOU Sébastien.
Les obsèques de l’ancien directeur de l’école publique de Fokoué-Ville ont eu lieu du 21 au 22 août 2020 à Nzong-Foto, dans la Commune de Dschang, département de la Menoua.
L’enseignant retraité est décédé à l’hôpital de district de santé de Dschang dans la nuit du dimanche 26 juillet 2020. Il était âgé de 66 ans.
Les enfants, les parents, les amis et les compatissants se sont mobilisés pour un dernier hommage mérité pour cet homme qui durant sa vie active s’est illustré comme un enseignant exemplaire, un père attentionné, un époux responsable.
ZAMBOU Sébastien, dit « Jean Pierre », a été moulé à l’École normale des instituteurs (ENI) de Ngoumou. Cela après de brillantes études primaires et secondaires respectivement à Dschang et à Douala, et une année en biologie Chimie à l’Université de Yaoundé.
Après la levée de corps à la morgue de l’hôpital de district de santé de Dschang, le cortège funèbre a pris la direction de la paroisse Saint Mathias de Foto où une messe de requiem a été dite pour le repos éternel de « Jean Pierre ».
Ici, des voies sont montées très haut pour implorer le Seigneur pour les égarements de son humble serviteur qui, comme tous être humain, est un pécheur. A cette occasion, le prêtre a loué la sagesse de la famille pour deux raisons : le respect scrupuleux de l’heure, et le choix de s’arrêter d’abord à l’église avant de poursuivre la route vers le domicile familiale.
La famille du défunt a demandé une quête spéciale au pour la poursuite des travaux de la construction de la paroisse en chantier depuis près d’une dizaine d’années.
Après l’église le cap a été mis au domicile du défunt, au lieu dit « derrière les Travaux ». Le temps que des voisins et les personnes qui n’ont pas pu être des deux premières étapes se joignent au cortège pour le village Nzong, à près de dix kilomètres de là.
La mort brutale de « Jean Pierre » a désolé la grande famille dont il était le chef. Malgré ses 32 années de diabète, ses enfants et ses frères avaient espérée passer plus de temps encore avec lui.
Samedi, jour de l’inhumation, le prêtre est revenu pour une dernière messe. Prévue à 9h00, elle a effectivement commencée à l’heure, pour durer exactement une heure chrono. Tant et si bien qu’à 12 heures on avait fini avec l’inhumation.
A la suite du prêtre le ballet des témoignages a été enclenché. Près d’une dizaine de voix au total. Elles font toutes l’éloge du défunt. Il n’avait aucun défaut. Papa ZAMBOU Sébastien était le bien incarné. De nombreux témoignages lui reconnaissent d’avoir envoyé et gardé leurs enfants à l’école.
La sœur du défunt ne sait pas sur quel pied tenir. Son pilier, celui-là qui a pris sur lui d’envoyer ses enfants à l’école après le décès de son mari, s’en est allé.
Papa Caillé, l’ami de « Jean Pierre » a salué la mémoire du fidèle des fidèles.
Le chef du village Nzong, Fossong Nzong NOUDEM Serge, même s’il ne s’adresse pas directement au défunt, vise tout de même ses enfants ainsi que les nombreuses autres familles de ce coin de son territoire. Selon lui ce coin n’est reconnu de ses ressortissants disséminés dans les villes que le temps des enterrements. Ils doivent inverser cette tendance, afin que le développement suive ici.
En effet son village a l’extraordinaire performance de présenter deux images : une urbaine avec des routes bien entretenues, des maisons modernes, un rond point aux allures de site de villégiature pour les riverains ; et une rurale où l’accès n’est pas aisée en temps des pluies. Ou les maisons ressemblent aux étables. Il veut briser cette division apparente, uniformiser le visage des deux parties du village.
Son épouse née TEMGOUA Marie a relevé les beaux jours passés avec son mari. « Avec toi j’ai connu le bonheur de la vie à deux, la joie d’encadrer ensemble nos enfants jusqu’à leur maturité ».
Franck NYA, le beau-fils quant à lui s’est félicité de l’honneur qui lui a été fait d’être de seul beau-fils de cette famille où la chaleur ne distingue ni enfant ni gendre.
Papa TONLEU Abraham NGUEFACK Christophe a salué la mémoire d’un beau-fils exemplaire. Sa rigueur et le respect scrupuleux de la prescription médicale dès lors qu’il a été diagnostiqué diabétique de type 2. Ce qui lui a permis de vivre 32 ans avec sa maladie.
Dans l’incapacité de se déplacer pour des raisons de santé, Papa Yaoundé a, à travers son porte-parole, déplorer que son « père » parte avant lui. Priant pour le repos éternel de son âme.
La communauté des enseignants regrettent la mort de leur « chauffeur ». ZAMBOU Sébastien était celui-là qui, le jour de la réunion, transportait des effets du domicile du membre bénéficiaire au lieu de la réunion. En plus, la ponctualité lui collait à la peau comme à nulle autre.
De son vivant « Jean Pierre » aimait passionnément le damier. Le proviseur et président de l’association des joueurs du jeu de dame, dont le stade se trouve à côte de l’Asa TELONG Musci Academy, a brossé la vie sportive de ce grand amoureux, pour dire que les joueurs de jeu de dame ne sont pas des voyous, mais de grands esprits. On devrait encourager les enfants à s’adonner à ce loisir qui permet de cultiver l’attention, à forger des stratèges.
Mister Lino Deko, artiste musicien a composé une chanson d’adieu à “Jean Pierre”. Elle a été interprétée par Tonton Caméléon.
Lorsqu’il prend à son tour la parole, Sa Majesté MOMO SOFFACK 1er souhaite essuyer les larmes de la veuve, des enfants, des frères et sœurs du défunt. Il saisit l’occasion pour réitérer l’appel du gouvernement sur le respect absolu des mesures barrières de lutte contre la Covid-19.
Né vers 1954 à Nzong, de FOLEKEU MOUSSA et de NGUEMFO, ZAMBOU Sébastien repose pour l’éternité depuis le 22 août 2020 à Nzong Foto.
Augustin Roger MOMOKANA