
L’histoire de la FECAFOOT sous Samuel ETO’O sera plus fade que certains ne pourraient l’envisager. Les projets de développement du football, les décisions administratives controversées n’augurent pas des lendemains meilleurs. Entre la suspension de certains membres, le choix de l’équipementier des Lions indomptables, le refus de percevoir sa rémunération statutaire, la dissolution d’une instance (LPFC) dont il n’est pas membre et cette détermination affichée de modifier les textes pour s’éterniser à la tête de la Fédération, Samuel ETO’O présente aux Camerounais le visage d’un ultra-dictateur hideux.
De nombreux Camerounais ont jusqu’ici fait preuve d’un aveuglement extraordinaire quant à la différence entre le Samuel ETO’O des stades et le Samuel ETO’O manager sportif. On dirait qu’il a les a drogués car toutes ses décisions, y compris ses dérapages sont perçues comme des actes salvateurs de notre football. Samuel ETO’O est un humain, avec ses forces et ses faiblesses. Mais des « malabars » aveuglés par ses prouesses de footballeur le poussent à se comporter comme au far west. On dirait qu’ils ont été tous hypnotisés pour ne plus être capables de discernement.
Ainsi l’« Assemblée Générale, à l’unanimité des membres présents, adopte la proposition de modification des dispositions textuelles de la FECAFOOT », rapporte la résolution n°12 dans le communiqué finale sanctionnant l’assemblée générale du 27 août 2022. La résolution suivante (n°13) cadre la précédente, en précisant « la révision à la hausse du mandat du Président de la FECAFOOT ». L’ordre du jour donne plus de précision sur l’expression « dispositions textuelles ». Il s’agit de revoir l’ensemble des textes qui régissent le football camerounais: statuts, règlement intérieur, code électoral, statuts des ligues spécialisées et décentralisées, règlements généraux, règlement financier, code disciplinaire, code éthique, organigramme.
Parmi les décisions qui pourraient coûter cher à Samuel ETO’O, le fait qu’il refuse l’argent de la FECAFOOT. Il n’a aucune raison de ne pas percevoir le salaire que la FECAFOOT lui paie mensuellement. C’est une obligation contractuelle.
En plus, il y a cette volonté de tailler les textes de la FECAFOOT à sa guise. Nul n’est dupe, Samuel ETO’O voudrait s’installer ad vitam aeternam à la FECAFOOT. Raison pour laquelle il vient d’obtenir des administrateurs la refonte des textes de la fédération. En portant le mandat à sept (07) ans, il est sûr, après son mandat de 4 ans, de briquer au moins un mandat de sept ans.
Le peuple reproche aux hommes politiques africains de modifier la constitution de leurs pays pour s’éterniser au pouvoir. Samuel ETO’O s’aligne à leur logique, et comme qui dirait, il n’a trouvé parmi les administrateurs de la FECAFOOT personne pour lui dire non. Ces administrateurs oublient que ce qu’ils croient meilleurs aujourd’hui pourra être remis en cause par l’équipe de demain. Aucun d’eux n’a émis la moindre objection.
« Le Comité exécutif, à l’unanimité des membres présents, valide la proposition d’augmentation des indemnités mensuelles des membres du comité exécutif », indique la résolution n°13.
Dans le principe, une constitution ou les statuts d’une association devrait disposer des clauses non modifiables l’instar de la durée du mandat, des prérogatives des dirigeants, entre autres. Ce qui éviterait à tout dirigeant nouveau venu de trouver un prétexter pour tailler le texte à sa convenance, afin de s’aménager un séjour impérial.
Les décisions actées par le Comité exécutif (moins de 20 personnes sur les 73 qui composent l’assemblée générale) passent toutes comme lettre à la poste ? Curieuse institution comme la FECAFOOT qui n’est finalement qu’une copie de l’assemblée nationale.
Augustin Roger MOMOKANA
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