« Il s’agit encore de quelle sorcellerie ça non, mon frère. Explique-mois un peu, tu qui connais et marche avec ces gens-là. Qu’est-ce qu’ils font comme ça ? » S’agit-il de donner un visage humain à ce art qui, sans doute, est entrain de s’imposer comme le plus complet de tous ? Il allie musique, théâtre, danse, parole.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 29 Novembre 2021.
Les artistes performeurs ont encore du chemin. Pour porter leurs réactions à la dimension de l’esprit humain normal. Eux qui s’animalisent et s’affligent toutes sortes de punitions au nom du « mouvement ».
Zora SNAKE et ses amis ont séjourné à Dschang, à l’occasion de la cinquième édition du Festival international Modaperf (Festival International Mouvements, danses, performances). A cette occasion et comme depuis 2019, ils ont produit des spectacles sur la place publique, notamment à la place des fêtes, et dans l’enceinte de l’Alliance Franco-camerounaise.
Ces spectacles, ceux de la place des fêtes en l’occurrence, ne sont pas bien perçus par le public ordinaire. À cause de la tenue et du sens même que ces « illuminés » donnent à l’art.
KENFACK Jean Paul est élève dans un lycée bilingue de la ville de Dschang. Du retour des classes il est tombé sur une prestation à la Place des fêtes de Dschang. Il ignore complètement à quoi renvoie cet art en tout différent des autres.
La Compagnie MAPMAN (de Jasmin SONGOUANG) est à l’opposé de la Compagnie DIEUZYL (de Dieuzyl) à l’opposé de la Compagnie Jean Paul, de la FIEKA Compagnie d’Abdoulaye KONATE, etc. Le public ne peut pas regarder et comprendre leurs spectacles avec le même regard et le même esprit. Même si tous ont en commune la douleur, la résilience, la témérité, etc.
Le défi du Festival International Modaperf sont donc nombreux parmi lesquels la promotion et l’éducation à l’art performance. Il ne devrait plus attendre le temps du festival pour enfoncer son public de curieux dans les nuages d’un art qui s’apparente à de la sorcellerie.
A la vérité, les performeurs ne sont pas des sorciers. Ce sont des artistes qui s’illustrent dans un art transversal qui fait appel aux autres formes d’art scéniques, notamment à la musique, à la danse, au théâtre, à la parole. Cela explique l’étonnement qu’il produit dans l’esprit du public.
Quant à sa tendance à l’autodestruction par les artistes, il s’agit d’une expression de la vie humaine qui est, tout de même, fait de combats quotidiens pour la survie, pour la vie, pour assurer son statut social. Imaginez un performeur reprenant la super star Samuel ETO’O entrain de braiser du soya !
Les performeurs qui avait entamé le festival par Douala ont, après Dschang, repris la route cette fois pour Yaoundé, troisième et dernière étape de ce festival qui ambitionne d’enfoncer les portes des villages pour faire plus d’adeptes.
Augustin Roger MOMOKANA