Vous avez l’impression d’être au couronnement du roi Charles III d’Angleterre lorsque vous assistez au défilé des écoles anglophones.
La grande parade du 20 mai à Dschang est constamment une source d’observations, de constats et de questionnements. En ce qui concerne le défilé, le passage des écoles anglophones et celui des écoles anglophones c’est «le jour et la nuit ». Que ce soit la présentation physique des défilants, l’ordre pendant le passage, l’animation, etc. Les écoles anglophones n’ont pas besoin d’enseignants pour encadrer les élèves, tout comme elles n’ont pas besoin de la fanfare officielle. Elles sont maitresses de leur défilé.
Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui est à l’origine d’un tel fossé ? Est-ce une affaire du poids financier des uns et de la misérabilité des autres? Le 20 mai nous avons observé de près.
« Les écoles anglophones sont caractérisées par la rigueur dans tout ce qu’elles font. Les frais de scolarité coûtent chers, mais cela vaut la peine », constate Emmanuel MADJE, un parent.
Le coût de la scolarité est élevé chez les écoles anglophones. Ce qui ne décourage pourtant pas les parents de les solliciter pour leurs enfants. L’école anglophone n’est donc pas à la portée de tous les parents. Mais elles se rapprochent, par la discipline qui y règne, à l’internat. L’on pourrait se demander à quel moment ces écoles trouvent le temps nécessaire pour former les enfants à la fanfare, à la chorégraphie des majorettes.
Nadine NGUEFACK, enseignante vacataire dans un collège privé ne tarie pas d’éloges pour ces écoles : « Les enfants sont propres. Les activités péri scolaires forcent l’admiration. Je viens au défilé pour voir Raimbow et ses concurrents. Je veux savoir ce qu’ils vont apporter de nouveau. »
A l’observation, deux établissements scolaires privés présentent des visages incroyablement disproportionnés. L’école anglophone brillera par une salubrité exemplaire aussi bien des infrastructures que des personnes ; et l’autre sera comme tiré du marécage.
Au plan pédagogique les taux de réussites est plus élevé dans les écoles anglophones. De même que les activités périscolaires y sont sacrées, contrairement à l’école d’en face où l’art, les activités manuelles, sont considérés comme des pertes du temps.
Pourquoi les francophones ne consacrent-ils pas aussi suffisamment de moyens pour les enfants qu’ils encadrent ? « Tout est une question économie. Les uns savent que plus et mieux ils investissent pour leur école, plus ils gagnent. Les autres au contraire évitent d’investir beaucoup car pour eux cela n’a pas de sens.», explique Emmanuel MADJE.
En toute objectivité, le fait que le jury de la parade du 20 mai place les écoles anglophones et les écoles francophones est une injustice. Mais il peut s’agir d’une injustice positive. Dans la mesure où elle peut être assimilée à un appel aux promoteurs francophones pour plus d’efforts.
Augustin Roger MOMOKANA