Le département de la Menoua est véritablement rentré dans les manifestations de la célébration de la 46e édition de la Fête Nationale de l’Unité dont l’apothéose est prévue ce dimanche 20 mai 2018.
La 46e édition de la Fête Nationale de l’Unité a pour thème ; « Citoyens camerounais, restons unis dans la diversité et préservons la paix sociale, pour un Cameroun stable, indivisible et prospère. »
Dans cet esprit la journée du 17 mai a été marquée à Dschang par la tenue, dans la Salle des fêtes de la Commune de Dschang sise à l’ex commune rurale, d’une conférence-débat sous le thème « Le vivre ensemble camerounais : forces et faiblesses ».
Avant de donner la parole au panel, une prière œcuménique a été dite par des hommes de Dieu, entre autres les pasteurs de L’Eglise évangélique du Cameroun, l’imam de la mosquée centrale, le curé doyen de la paroisse Saint Augustin. Le panel de la conférence quant à lui comprenait, Dr Jean Claude Tchouankap, MM. Désiré Mbongue, Emiace Tepi et Simon Mougoue.
La cérémonie était présidée par Madame Bitanga Bebga Marie Suzanne le Premier Adjoint préfectoral de Dschang représentant accompagnée des quelques-uns de ses proches collaborateurs. De nombreuses autorités administratives étaient de la partie.
Réactions de quelques participants au sortir de cette conférence-débat :
Madame Bitanga Bebga Marie Suzanne est le Premier Adjoint préfectoral de Dschang.
« Il s’agit d’une belle initiative de Monsieur le préfet de penser à organiser une prière œcuménique en ceci que notre Nation est menacée avec des problèmes que posent nos frères anglophones. Les leçons que nous avons tirées de nos panélistes, si elles sont mises en pratiques, peuvent nous permettre d’éradiquer cet esprit de désordre qui veut s’installer dans notre pays. Nous ne voulons pas voir notre pays divisée. Nous allons trouver des solutions car, tout s’arrange toujours dans un climat de paix et non dans le désordre. Je crois que chacun ici a pris note et doit essayer, à son niveau, des efforts pour qu’ensemble nous demeurons toujours été avant. »
Monsieur Désiré Mbongue est le Délégué départemental des Arts et de la culture.
« Les thématiques politiques ne sont pas des slogans vides de sens. Aujourd’hui, il est question de montrer aux uns et aux autres que le Cameroun s’est bâti et s’est construit d’année en année. Il a fallu remonter l’histoire pour démontrer aux uns et aux autres que leur implication dans la construction et l’édification de ce Cameroun dont nous avons besoin aujourd’hui car, au-delà des velléités sécessionnistes il faut intégrer aux uns et aux autres ce qu’on appelle l’amour de la patrie, l’amour du Cameroun. Aujourd’hui les valeurs s’envolent on oublie ce qu’est le Cameroun ; or c’est nous le Cameroun de demain et nous devons montrer surtout à notre jeunesse que les uns et les autres ont contribué et qu’aujourd’hui eux aussi ont l’opportunité d’apporter leur contribution à l’édification de cette nation.
Le Cameroun est en crise et nous avons tôt compris qu’il y a eu un manque de communication pour montrer à la jeunesse, et même aux adultes ce qu’est la volonté d’être ensemble. Qu’est-ce qu’être ensemble signifie ? Lorsqu’on parle du Cameroun, laissons tomber nos intrigues, laissons tomber nos préoccupations personnelles, et posons les bases d’un Cameroun solide. À chaque fois qu’il y a une difficulté, regardons d’abord le Cameroun.
Lorsque le sang d’un Américain coule quelque part, c’est toute l’Amérique qui se lève. Lorsqu’un Français est en difficulté quelque part, c’est la France entière qui est debout. Contrairement à chez nous où ce sont les railleries, les injures. On est fier lorsqu’il y a un accident de filmer la scène et de la lancer sur les réseaux sociaux. Il n’y a aucune pitié. Aujourd’hui lorsqu’on tue un Camerounais, lorsqu’on tue un soldat, c’est un plaisir. Les hommes politiques ne s’assoient pour ensemble défendre les valeurs de la république. »
Monsieur Adamou Lavoisier Njikam, Chef du Centre départemental des Impôts.
« Il faudrait focaliser l’attention sur un certain nombre de facteurs. Le premier facteur concerne l’élargissement du champ relationnel, s’agissant du vivre ensemble. Le second concerne l’élargissement du champ perceptuel. Il faudrait que l’on comprenne que le vivre ensemble permet d’agrandir les dimensions relationnelles. Le vivre ensemble permet également d’agrandir les perceptions, les visions, les façons de voir, de lire et de comprendre le monde.
D’un autre point de vue il y a le volet éducatif. Il faudrait mettre l’accent sur les programmes scolaires. Au niveau des résolutions, j’ai indiqué qu’il est urgent que dans nos programmes scolaires on intègre la « théorie de la covie », c’est-à-dire « vive ensemble ». Co étant cette particule qui signifie avec, ensemble, qui introduit la pluralité. Si cette théorie est enseignée à l’école, cela va favoriser l’intégration, de manière inconsciente, des caractéristiques du vivre ensemble, et les premières vertus du vivre ensemble. J’ai également indiqué qu’on ne devrait pas vite faire de hisser la compréhension du concept du vivre ensemble très haut. Il faudra commencer par la base. Le vivre ensemble commence par la relation entre le père et la mère. Comment est-ce que les deux vivent ? Est-ce qu’il y a harmonie ? On connait des foyers où le père est de son côté, et la mère du sien. Or il y a le père, la mère et les enfants. Le vivre ensemble commence par là. Alors la question fondamentale c’est Est-ce que le vivre ensemble trouve sa plus belle expression au niveau des familles ? Il faut commencer par-là, avant d’engager la compréhension vers le côté linguistique, avant d’engager également la compréhension vers le côté politique et la compréhension vers le côté sociologique. La combinaison de ce trinôme favorise le développement économique, le développement humain, le développement social. »
Augustin Roger MOMOKANA