
Foleng Tsobgny Calvin à Sinotables.com
Les populations du village Baleng, plus connu sous l’appellation de Johnny Baleng du nom de son fondateur, ont offert vendredi 26 avril 2019 un véhicule de marque Toyota Prado 4×4 Full option à leur chef, Sa Majesté Tsobgny Calvin.
Notre reporter a eu un entretien avec Foleng Tsobgny Calvin qui a, à l’occasion, ennobli deux de ses dignes fils. Foleng Tsobgny Calvin nous parle des deux événements et du chantier de réhabilitation de son palais.
Ce 26 avril rentre dans le livre d’or de votre règne comme celui-là qui vous a permis de recevoir une voiture de vos populations. Quelles sont vos sentiments alors que la fête s’achève ?
Je ne peux pas vous décrire avec exactitude mes émotions de ce jour. Je peux tout simplement vous dire que, comme certains le disent souvent, je suis un né de nouveau. Les populations de Baleng m’ont porté en triomphe et je les en remercie vivement.
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En plus de recevoir le nouveau véhicule, vous avez décidé d’ennoblir deux de vos fils. Qu’est-ce qui justifie cet acte ?
Comme vous le savez, chez nous, on dit que personne ne montre le chapeau qu’il a porté. Lorsqu’ils donnent naissance à un enfant les parents lui attribuent un nom. Et en grandissant l’enfant peut amener la communauté à lui donner un autre nom. Les deux personnes que j’ai ennoblies sont les moteurs du projet dont nous saluons l’aboutissement ce jour. Face à cet engagement je n’ai pas eu autre moyens que cet acte exceptionnel pour leur dire merci. Je l’ai fait afin que désormais, partout où ils seront, que les gens les respectent et leur rendent les honneurs qu’ils méritent.
Pouvez-vous nous rappelez ces noms ?
Bien sûr. La première personne ennoblie c’est Benjamin Zébazé. Désormais on l’appelle Nkem Mo Tissong. La deuxième personne c’est Tégni Charles Roger Dongkeng. Désormais il a pour nom Nkem Noubong.
Je dois vous rappeler que je les ai ennoblis en présence de leurs majestés Fodong kana III Victor de Bafou, Momo Soffack Guy Bertrand de Foto, Fouelefack Fongang Christ Berkis de Fossong Ellelen ; et d’une quinzaine de mes pairs chefs de village. Tous ont pris acte et sauront reconnaître à ces valeureux fils les honneurs qu’ils méritent.
Dans son discours le président sortant du comité de développement a annoncé le début bientôt du chantier de réhabilitation du palais qui date de 1925. Vous avez donné le ton, en remettant au président entrant un chèque de 2 millions à titre de contribution personnelle. Vous êtes vraiment pressé de…
Un adage de chez nous dit que si on te lave, fais l’effort de te frotter le ventre. Depuis sa constriction, on n’a jamais effectué ne serait ce que le renouvellement de la peinture sur le palais. Vous pouvez le constater par vous-même. Le président du comité de développement a planté la flèche sur la plaie. Si c’était un chantier d’un ou deux millions, je l’aurais déjà financé. Mais il s’agit d’un grand chantier qui va nécessiter beaucoup d’argent. J’ai tellement été sensible à son annonce que je me suis dit que, dans tous les cas, les rênes et mois devons faire quelque chose. Voilà comment j’ai pu déposer les 2 millions dont vous parlez. Ce n’est pas assez, mais je pense que ça encourage les uns et les autres à mettre la main dans la poche.
Quel est le message particulier que vous passez à tous les Baleng ce jour ?
Je dois leur dire que depuis 2007 qu’ils m’ont porté au trône de Foleng afin que je sois leur gardien, leur guide, je constate qu’ils sont tous les jours à mes côtés. Ils ne dorment pas. Ils ne m’ont pas abandonnés. Je les en remercie.
Je vais leur dire que si quelqu’un n’a pas participé au projet qu’ils viennent de réaliser, qu’on ne l’écarte pas de la communauté. Il faudra plutôt l’encadrer et l’encourager afin que demain il puisse aussi participer. Vous le savez, les projets ne finissent pas. Il y en aura toujours. Mais il ne serait pas bien que pendant que tout le monde se mobilise pour le développement du village certains se mettent à l’écart, comme s’il ne s’agissait pas de leur village.
Que celui a mis une pièce, ou un message d’encouragement reçoive la bénédiction du Seigneur.
Pour terminer je dois dire aux Baleng qu’imiter n’est pas une mauvaise chose. Il faut apprendre à copier ce que l’autre fait de bien. C’est ce faisant que tu pourras trouver ta propre voie.
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Sa Majesté Fodong a dit qu’il est en vie pour Foleng. Qu’es-ce que cela signifie, à votre sens ?
Il ne s’agit pas uniquement des Baleng, mais de tous les Bafou. Les Bafou aimons notre chef supérieur que nous respections bien. Il s’agit d’une culture chez tous les peuples bamilékés. On aime nos chefs. Le geste auquel nous assistons aujourd’hui ici a été vu ailleurs il y a quelques jours, et demain ce sera ailleurs. Nous sommes comme ça, nous les bamiléké. Et c’est un très bel héritage.
Comment justifiez-vous l’affluence de vos pairs ?
Ce n’est pas extraordinaire pour nous. Le village Johnny Baleng est au centre de tout. Qu’il s’agisse du bien comme du malheur. Nous ne simplifions personne. En plus, Baleng est une terre d’accueil. Ces chefs que vous avez vus ici viennent parce que je ne m’amuse pas quand l’un de nous a besoin de ses pairs. Ils auraient pu être encore plus nombreux, mais certains ont voyagé. Je pense que vous êtes au courant que le chef supérieur Baleveng installe son représentant à Nkongsamba demain.
Le fait qu’ils ont répondu massivement à mon invitation est un message à mes populations : notre ami vote chef ne s’amuse pas avec nous.
Je vous remercie, sa Majesté.
C’est moi qui vous remercie d’être venu couvrir notre fête pour la partager avec le monde entier.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA