
C’est la loi qui arrange, c’est la même loi qui détruit. Tout dépend de sa gestion par ceux qui sont chargés de réguler la société.
Qu’est-ce qui peut motiver un préfet et un sous-préfet à se lever un matin, à accepter de procéder à « l’installation d’un chef » dans un village régulièrement administré par d’un chef légitime et non contesté par ses populations ?
Rendez-vous en tout cas ce samedi le 24 juin à Ntchounè, groupement Foréké-Dschang, où l’on évaluera la qualité de la communion entre l’administration publique et cette communauté villageoise.
Rendez-vous samedi 24 juin 2023 à Ntchounè, dans le groupement Foréké-Dschang où le sous-préfet de Dschang va procéder à l’installation du chef de 3e degré du village Ntchounè.
Le Sous-préfet MBELLA EDJENGUELE Max précise, curieusement, qu’« il sera accompagné pour la circonstance par les Responsables des Forces de de Maintien de l’Ordre Public et le Chef Supérieur Foréké-Dschang ».
Le communiqué Radio-Presse du Sous-préfet de l’arrondissement de Dschang rapporte que la chefferie traditionnelle de 3e degré du Village Ntchounè a été créée par arrêté préfectoral N°0812/AP/F.34/SAAJP du 27décembre 2022, alors que l’arrêté préfectoral N°895/AP/F.34/SAAJP du 10 novembre 2022 porte homologation de Sa Majesté NGUIMFACK Jérôme comme chef dudit village.
Pourquoi ce rendez-vous devient une curiosité absolue ? Parce qu’il y a quelques jours, le chef du village Ntchounè, à travers un communiqué Radio-Presse, a mis en garde « mes sujets que cet événement n’a respecté ni les us et coutumes en pays bamiléké ni la déontologie prescrite par la constitution camerounaise de 1977 ».
En fait, selon diverses sources proches du groupement Foréké-Dschang, le chef supérieur a sacrifié la coutume à l’argent, en remplaçant le successeur de Sa Majesté TEMFACK Richard décédé en 1992 par quelqu’un de bien.
L’appel lancé à tous par Sa Majesté ACHEGUI Martin, successeur de Sa Majesté TEMFACK Richard, aux éventuels invités, à tous les chefs traditionnels qui pourraient répondre à l’invitation à eux adressée par le « chef du village » du chef supérieur et du sous-préfet de l’arrondissement de Dschang sa façon à lui « de décliner sa responsabilité face à un quelconque incident qui pourrait survenir ce jour à Ntchounè.»
Nos sources mettent en cause une élite du village, Alphonse NAFACK en l’occurrence. L’ex-administrateur directeur général d’Afriland First Bank et par ailleurs promoteur de JFN University aurait pesé de tous ses poids pour qu’une telle décision administrative soit effective.
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Augustin Roger MOMOKANA