Au nom de la diversité, Emmanuel Macron le président de la République française a annoncé, jeudi, la suppression de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Elle sera remplacée dès 2022 par l’Institut du Service Public (ISP). Voyons ce pour quoi un si bel héritage du Général De Gaule est ébranlé et qu’est-ce qui se dessine avec cette réforme de la haute fonction publique.
« On s’en fout ! Ce n’est pas l’école elle-même qui pose pb!!! C’est le recrutement et le formatage dans un modèle de pensée unique!! S’il re créé une autre école avec le même logiciel ça ne sert à rien », ironise un internaute.
Cette école dont le fondement actuel datait de la fin de la seconde guerre mondiale, de la volonté du Général de Gaule de doter la France d’une école d’élite, pourvoyeurs des plus hauts fonctionnaires et des futurs responsables politiques de France. Malheureusement quelques années plus tard, cette école est décriée pour son caractère élitiste.
« C’est plutôt le contenu du programme de l’ENA qu’il faut changer pour former les futurs présidents avec une âme humaine et pas comme des machines de guerre pour détruire le peu d’humanité qu’il reste dans ce bas monde. »
Déjà à partir de 1960, l’ENA représentait aux yeux des français de la basse et de la moyenne classe un dispositif destiné aux enfants de la haute classe et de la bourgeoisie. En plus on reproche à l’ENA de ne pas former ses élèves dans l’intérêt des administrés, mais des administrateurs. C’était à raison vu que la plus part des admis à cette écoles venait de science po.
« Les enfants d’agriculteurs, d’artisans, d’ouvriers et d’employés ne représentent que 15 % des effectifs de chaque promotion. À l’inverse, 72 % de ses anciens élèves sont des enfants de cadre. » A écrit le Parisien.
Pour détruire cet « ascenseur sociale en panne », une étude avait été demandée en février 2020 à l’avocat Frédéric Thiriez qui rendit alors un « rapport de la mission haute fonction publique » qui a permis de chuter sur la conclusion de supprimer l’ENA pour la remplacer par l’École d’administration publique (EAP). Cette nouvelle école sera chargée de dispenser des formations initiales et des formations continues pour tous les hauts fonctionnaires du pays sur la base d’un concours remanié prenant en compte la diversité.
« Les énarques sortent tous du même moule, souvent le même lycée, le même milieu familial, la bourgeoisie. Un énarque est un mec qui apprend par cœur, et réalise des synthèses sur tous les sujets. Doué en notes de synthèses », observe une autre internaute français.
La décision a été prise ce jeudi 8 avril 2021 par Emmanuel Macron qui, il y a deux ans, été inflexible sur la question. Pourtant il se refusait, depuis 2017, d’être sorti d’un moule. « J’ai la tête d’un moule ? Vous trouvez ? Je vous donne le sentiment d’être fait dans un moule ? Ben, l’ENA ce n’est pas un moule, c’est un moule pour qui veut le devenir », lançait-il lors d’un déplacement à Clermont-Ferrand en 2017.
Puis a surgi la crise des gilets jaunes. Elle a forcé le président français à revenir sur ses pas. C’est ainsi qu’il avait commencé à envisager la dissolution de l’ENA et autres grandes écoles « pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux ». A la vérité il s’agit de lutter contre l’incapacité d’adaptation, « le manque d’ouverture et le manque d’attractivité » de la haute fonction publique.
« Cette nouvelle école proposera aux élèves – qui passeront toujours par un concours –, un tronc commun similaire aux 13 écoles de la fonction publique, qui mettra l’accent sur les enseignements de terrain. Autre changement : l’affectation dans des grands corps (Cour des comptes, Conseil d’État et inspection générales des finances), en fonction du classement académique, sera elle aussi supprimée. Les futurs diplômés feront partie d’un même corps, les administrateurs de l’État, et ne pourront intégrer un grands corps qu’après plusieurs années de terrain. »
La réforme réclamée depuis 1960, qui prendra corps en 2022 va, « attirer des profils plus variés venant des Universités », espère Emmanuel Macron.
« Arrêtons de former des gens qui ne savent que pondre de nouveaux textes et inventer des taxes pour régler un pb. Ils faut des gens capables d’innover et de penser différemment », suggère un internaute.
Comment une telle réforme est-elle accueillie en Afrique francophone ? Ce ne sera pas de gaité de cœur que les pays parrainés par Paris voudront provoquer la grande mue. Le faire signifierait sacrifier de le pouvoir dont ils sont si friands et dont la préfectorale, l’administration financière sont à la volonté de l’équipe en fonction et jamais des administrés. De leur côté, les français rigole de l’acte de leur président, estimant qu’il ne s’agit que d’un changement de nom.
Augustin Roger MOMOKANA