
Il s’agit d’une grosse gifle du peuple français à ses dirigeants. Jamais une visite d’État n’aura été reportée alors que tout était fin prêt et pour des raisons de sécurité.
La France devait accueillir du 26 au 29 mars le roi Charles III d’Angleterre dans le cadre d’une visite officielle. La France fait face, depuis plusieurs semaines, à des manifestations contre la Réformes des retraites (photo sur twitter).
Afin de préserver les relations diplomatiques entre l’Angleterre et la France, les deux hommes d’État ont, d’un commun accord, décidé de déprogrammer la visite d’État pour une date ultérieure. Ainsi le dîner impérial prévu au palais de Versailles devra attendre.
Selon un communiqué du service de presse de l’Élysée, « afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le Roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié (…) cette visite d’État sera reprogrammée dans les meilleurs délais ».
Le report de la visite d’État du Roi Charles III peut être considéré comme un point engrangé dans la bataille que les manifestants livrent contre Emmanuel MACRON et son gouvernement. Ces derniers sont fermés à toute négociation concernant les revendications populaires. De sorte que, à la demande d’Élisabeth BORNE la première ministre, le Conseil Constitutionnel doit se prononcer sur la validité ou l’invalidité de cette réforme votée le 16 mars par le parlement.
Face à ces manifestations chaque jour grandissantes, le Comité International Olympique (CIO) aurait demandé des explications au chef de l’Élysée. Parce que cette France en ébullition c’est elle qui accueillera les Jeux Olympiques en 2024. Pour cela, le CIO pense que la stabilité doit être actée afin de garantir le bon déroulement des jeux.
C’est quoi la Réforme des retraites ?
Elle repose principalement sur la rallonge de l’âge du départ à la retraite. Elle est reculée de 62 à 64 ans, sur l’accélération de « l’allongement de la durée de cotisations à 43 ans dès 2027 ». Ainsi, à compter du 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite reculera de 3 mois par an.
Ainsi l’usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l’évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches sont au cœur d’une nouvelle loi que le gouvernement, face aux contestations, a fait passer au parlement en convoquant l’article 49.3. Se foutant ainsi de la gueule de son peuple. Cette réforme est actée. Toutefois, face aux manifestations et acculée par l’intersyndicale, la Première ministre a choisi de s’en remettre à la sagesse du Conseil Constitutionnel.
Parce que le peuple français est fâché non seulement par le passage en force de la réforme, mais à cause des propos que lui a tenu son président de la république. En effet, Pour Emmanuel MACRON, «nous ne cèderons rien à cette violence, en démocratie, on n’a pas le droit à la violence ». De nombreux français jusque-là indécis ont rejoint les manifestations. Et à sa neuvième journée, le ministère de l’intérieur et le CGT ont chiffré les manifestants respectivement entre 1,089 million et 3,5 millions.
La France brûle et il n’est pas question pour l’intersyndical d’accepter que non seulement le départ à la retraite soit repoussé à 64 ans, mais aussi que pour bénéficier de la pension retraite il va falloir travailler 43 ans au lieu de 42 ans comme jusqu’à date. Et ce n’est pas tout. L’autre grief, c’est la création d’un « index senior ». Ce dispositif oblige les entreprises employant plus de 1000 salariés à publier le nombre de leurs salariés de plus 55 ans. Ainsi, un « CDI seniors », en vigueur à partir de novembre 2023 va inciter les entreprises à embaucher des demandeurs d’emploi de plus de 60 ans. En compensation elles gagneront en exonération de cotisations familiales.
Par ailleurs et enfin, il est reproché à la réforme des retraites de faire travailler les femmes plus que les hommes, soit en moyenne 7 mois contre 5. En fin, la pension retraite sera calculée sur la base de 85% du SMIG qui s’élève à 1200 euros brut pour les salariés qui ont cotisé pendant 43 ans. Cette mesure, dans la réalité, ne concernerait que 20 000 Français. Étant donné que « le montant d’une pension de retraite s’élève en moyenne à 1400 euros bruts. »
Augustin Roger MOMOKANA avec la presse française.