Face à la montée du sentiment anti-occidental en Afrique, consécutif aux coups d’Etat au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, la France et ses alliés veulent surfer sur l’économie pour rester en Afrique.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 1er Février 2022.
Dans une récente publication, nous vous avons parlé de l’industrialisation du continent comme moyen de libération du colonialisme occidental.
Il faut pour cela le courage et la détermination pour engager ce combat qui a pour premier ennemis nos propres dirigeants et cette société civile aux ordres des palais occidentaux. Il va falloir dominer ces dirigeants et ces acteurs sociaux au service des intérêts occidentaux.
Cette soumission que nous dénonçons est justifiée par la privatisation des entreprises du porte-feuille de l’Etat, le laisser-aller aux expatriés de faire tout ce qui veulent, et la hargne épidermique et dévastatrice contre les investisseurs locaux qui, face aux expatriés ne bénéficient pas de la protection de l’Etat.
Comment croire que nos chefs d’État et nos gouvernements nous aiment quand on les a vus privilégier les opérateurs occidentaux aux nationaux ? Comment comprendre l’attitude de la CEDEAO et de l’UEMOA face au Mali et du Burkina Faso?
Les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont ainsi pris cause et effet pour la France, au détriment des peuples de ces pays. Ces chefs d’État et de gouvernement ne sont rien d’autre que de mécréants à la solde de la France et des alliés du Front de l’Ouest.
Pour sortir de cette situation de trahison, les peuples doivent se mobiliser énergiquement afin de soutenir la refondation de leurs pays par des Chefs d’État civils ou par des juntes militaires.
Deux secteurs prioritaires doivent être mis à contribution pour réaliser cet objectif : l’industrialisation et les technologies d’une part, et la révolution du secteur éducatif d’autre part.
S’agissant des technologies et de l’industrialisation de l’Afrique, il va falloir encourager le développement des technologies qui conditionne l’accélération de l’industrialisation.
A titre d’exemple, les occidentaux ont adopté l’idée d’ouvrir des succursales de leurs industries pharmaceutiques dans certains pays africains sous le prétexte de faciliter l’accès de nos frères et sœurs à la vaccination contre la covid-19. Il s’agit, en réalité, d’un moyen visant à contrer l’appel lancé à nos États à s’organiser pour doter le continent d’industries pharmaceutiques dans les grandes régions géographiques du continent.
Les pays africains doivent reprendre aux multinationales occidentales la gestion, entre autres, de l’eau et de l’énergie, les télécommunications, les ports, l’exploitation des ressources minières. Ceci aura l’avantage de limiter l’évasion des fiscales et de faciliter la création d’un véritable tissu économique local.
L’Afrique ne manque pas d’ingénieurs et de scientifiques de haut vol pour relever les défis de son industrialisation. L’Afrique ne manque pas de soldats assez patriotes pour prendre le pouvoir et réorganiser les États de sorte à les doter de constitutions consensuelles caractérisées par leur inviolabilité intempestive, l’impossibilité d’en tirer de prétextes pour la culture de la personnification du pouvoir… des constitutions qui élaguent toutes possibilités d’iniquité à quelque niveau que ce soit.
En ce qui concerne la révolution dans le secteur de l’éducation, les États doivent revoir non pas seulement les curricula, mais également les pédagogies et la structuration des cycles d’études. Ceci est valable à tous les cycles.
Les moyens pour relever les défis de la refondation de l’Afrique ne manquent pas. Ce qui fera problème ce sont la volonté, le courage et la détermination d’une part, et l’appât du gain de la société civile d’autre part.
La photo d’illustration représente un bus construit en Ouganda par les ougandais. Une preuve que le développement technologique est avant tout une vision politique.
Augustin Roger MOMOKANA