
Le vivre ensemble tant prôné par le président de la République se trouve à quel niveau dans ce faramineux projet en cours d’exposition au Cameroun ? Les anglophones doivent-ils organiser la leur ? L’on ne peut pas y croire.
« Dans des décors immersifs, avec plus de 300 illustrations, l’exposition comporte une dizaine d’audiovisuels, des archives historiques, des témoignages inédits des familles des grandes figures de l’indépendance, rescapés, personnels militaires, religieux, avec l’intervention de plusieurs artistes contemporains pluridisciplinaires. »
Il s’agit d’une exposition qui retrace la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Un immense travail d’artistes et de scientifiques avec les financements de l’Union européenne.
« Indépendance du Cameroun. Libérons la mémoire ». Est malheureusement un rendez-vous avec uniquement les peuples francophones du Cameroun.
L’exposition ouverte à Dschang, Musée des Civilisations du Cameroun (MDC), , samedi 17 juin ne sera pas présentée dans les régions anglophones. Après Dschang elle ira successivement à Douala, Yaoundé, Edéa, Maroua ; avant d’être transportée à Nantes.
Les mémoires, les faits politiques, les lieux et les objets exposés retracent la grande lutte qui a conduit, depuis 1884 à 1972, à l’affirmation de la souveraineté du Cameroun.
Comment donc lever la zone d’ombre qui entoure cette exposition exclusivement francophone ? Afin que nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne disent pas, une fois de plus, que « c’est toujours comme ça que font les francophones ».
« La réhabilitation visée à l’article 1er ci-dessus a pour effet de dissiper tout préjugé négatif qui entourait toute référence à ces personnes, notamment en ce qui concerne leurs noms, biographies, effigies, portraits, la dénomination des rues, monuments ou édifices publics. »
Tout porte à croire que, sachant que le Cameroun avait été coupé en deux représentant les deux ensembles linguistiques du pays, le projet a été conçu spécifiquement par et pour la partie francophone, même si dans le dossier de presse auquel Sinotables a eu accès des haltes sur les personnalités anglophones incontournables, en l’occurrence John Ngu Foncha, Salomon Tendeng Muna.
L’initiative « Indépendance du Cameroun. Libérons les mémoires » est portée par la Route des Chefferies, une organisation qui bénéficie des financements de l’Union européenne, de l’organisation internationale de la francophonie, de l’organisation des Etats Afrique Caraïbe Pacifique (ACP).
L’exposition a complètement démantelé le Musée des Civilisations, si bien que l’observateur s’attend déjà à voir à quoi ressemblera ce musée après l’événement.
Augustin Roger MOMOKANA