
L’Afrique doit apprendre à répondre à l’occident avec des arguments forts et innovants, dans un ton direct, sec et respectueux. La CAN, dans la réalité, n’est pas la nôtre. Tout, y compris le ballon, les équipements, les sponsors, le trophée… Tout vient de l’Europe. Ce qui n’est pas normal.
Que ce soit l’argument du variant Omicron du Coronavirus ou celui de la pression des grands clubs européens employeurs des joueurs africains, l’occasion est donnée aux dirigeants sportifs africains de prendre des mesures révolutionnaires pour la grandeur du football africain.
Cet article a été rédigé par Augustin Roger MOMOKANA pour le compte du journal en ligne Sinotables. Date de la mise en ligne 17 décembre 2021.
Les footballeurs africains évoluant en Europe sont menacés de rupture de contrat au cas où ils s’entêtaient à venir à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) que le Cameroun accueille du 9 janvier au 6 février 2021 ?
Il s’agit d’une menace teintée de complot contre le football africain qui se construit avec sa légion de professionnels à travers le monde. En violation du règlement de la Fédération internationale de football associative (FIFA) en matière de libération des joueurs. La CAN est organisée dans une période reconnue comme étant celle de la FIFA, c’est-à-dire où les joueurs sont mis à la disposition de leur équipes nationales pour des compétitions continentales.
Ainsi, refuser de libérer les joueurs sous le prétexte du coronavirus est une absurdité dès lors que les différents championnats en Europe se poursuivent malgré la Covid-19 qui y sévit drastiquement comme nulle part ailleurs. Elle y fait d’ailleurs plus de ravages qu’en Afrique, et cela n’a pas empêché que les matches se disputent dans des stades bondés de monde.
Bernard TCHOUTANG, un ancien Lion indomptable, a réagi à l’appel des clubs européens : « Une CAN pour un footballeur africain c’est une coupe du Monde…. Je ne vois pas un footballeur africain appeler ses parents pour leur dire qu’il ne viendra pas jouer la #TotalEnergiesAFCON», a-t-il été cité par @mbenjumafany.
Si Sadio Mane, Mo Sala, Aubameyang et consorts sont indispensables à leurs clubs, ces derniers doivent également en des circonstances comme celle de la CAN défendre les couleurs de leur patrie. Ceci, pour certains, peut avoir plus d’importance que gagner un salaire princier. Tout dépend du degré de patriotisme de chacun. Nos enfants ne vont pas en Europe pour abandonner la maison dans la brousse. Ils doivent revenir de temps en temps la désherber, y allumer le grand feu de bois afin que leurs ancêtres ne se sentent pas oubliés par les leurs. Afin que leurs ancêtres rechargent leurs batteries.
Si l’interdiction est formelle, la CAF doit prendre acte, modifier son règlement. Il s’agira tout simplement d’imposer à nos équipes nationales un quota plus important de footballeur évoluant sur le continent, afin que la CAN redevienne comme dans les années 1980 où pratiquement 90 % des joueurs évoluaient dans leurs pays, une véritable marque africaine.
Il y aurait d’ailleurs un grand avantage à adopter cette posture. Parce qu’elle va favoriser la croissance des talents en Afrique, rendre les championnats africains plus compétitifs. La phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations deviendrait un grand marché de talents évoluant dans le continent. L’Afrique ne peut pas développer son football en se faisant porter sous l’aisselle de l’Europe.
Les Africains doivent apprendre à répondre aux problèmes posés par l’occident par des solutions innovantes. Ne pas pleurnicher ni vouloir supplier qui que ce soit. Les théories occidentales du marketing et même leur conception du développement sont surannées. Nous n’en avons plus besoin, après avoir échoué avec pendant plus de 60 ans.
Pour réussir ce pari, les industriels africains doivent s’intéresser au sport. DANGOTE, première fortune du continent doit investir dans le sport et projeter des actions de sponsoring d’envergure. Il n’est qu’un exemple. Paul FOKAM KAMOGNE doit investir dans le sport. Tant que ces industriels ne participent pas aux jeu, il serait difficile de couper avec l’Europe.
Augustin Roger MOMOKANA