
La remise mardi 4 octobre par Nantes Métropole de cadeaux aux maires du SYCOME (Syndicat des Communes de la Menoua) a surpris un conseiller municipal. L’élu local s’est fendu une indignation à susciter des interrogations sur la politique culturelle de nos collectivités territoriales décentralisées.
L’un d’eux ne s’est jamais préoccupé de la place de ses traditions, de sa langue, des objets d’arts, de ces « choses » qui l’entourent au quotidien. Il ne s’est pas souvenu que lorsque nous recevons des hôtes dans nos chefferies ce que nous leurs remettons comme souvenir c’est soit un titre de notabilité soit une sculpture acquise auprès d’un artisan local.
« C’est quoi qu’ils donnent aux gens comme ça ? ? Et ils sont très sérieux hein. Vraiment ? » Le tableau mis en cause est un plexiglace représentant le cœur de la ville de Nantes. Il a été tiré en autant d’exemplaires que le nombre de partenaires visés. Dschang, Fokoué, Fongo-Tongo, Nkong-Zem, Penka-Michel et Santchou.
L’indignation de notre conseiller municipal traduit fort opportunément la place que nos élus locaux accordent à la culture et à l’art. Ces choses ne représentent rien, mieux très peu aux yeux de ces personnes élues pour concevoir une politique qui actionne le rayonnement du territoire. Il n’y a pas que l’eau ou l’assainissement qui font le développement d’une municipalité.
Parler de l’art et de la culture dans nos sessions du conseil municipal relève d’une perte de temps, pour ne pas parler d’un tabou. A cause de la méconnaissance ou de l’ignorance de la place de l’art dans la formation et l’éducation d’un individu, d’un groupe, d’une communauté. La culture, tout comme le sport, est un grand ambassadeur du territoire.
Pourtant de nombreuses villes, y compris Dschang, doivent une partie de leur rayonnement à l’art et à la culture. Ils visent à communiquer et à faire la promotion du territoire. Ainsi les partenaires nantais ont jugé nécessaires de ne pas venir à Dschang sans une marque de leur territoire à offrir. Ce sont des témoins du partenariat qui unit Nantes à Dschang.
S’est-on déjà demandé ce que serait Dschang sans son Musée des civilisations et son Alliance Franco-Camerounaise ? Ces institutions offrent des services aux populations locales et aux visiteurs venant y compris venant de l’étranger.
Il faudrait que nos mairies apprennent à reconsidérer l’art et la culture, en prêtant une oreille attentive aux activités que les associations artistiques et culturelles mènent sur leur territoire.
Il ne suffit pas de soutenir l’organisation d’un festival pour croire que l’on sait ce qu’est l’art et la culture. Non ! Il faut bien plus que cela : une politique culturelle pour la Commune. Une politique culturelle est une vision avec des objectifs précis et des moyens pour les atteindre.
Cela est autant valable pour le sport. Ce n’est pas en soutenant une équipe de football, de handball ou de tennis, un club 2-0 que l’on a compris ce qu’est le sport dans la construction d’un territoire. Tout est dans la politique arrêtée et mise en œuvre pour des objectifs bien prédéfinis.
Augustin Roger MOMOKANA
Ce contenu a été publié dans Actualité, Société, avec pour mot(s)-clé(s) : Insolite, Art, Culture, Menoua, Politique culturelle. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien