
En septembre 2022, la Russie avait annoncé, par Gazprom, un accord pour que la Chine règle ses contrats en yuan. Cela dans le but de contourner les transactions en dollars.
La volonté de la Russie de dédollariser son économie est depuis février dernier une réalité, selon le magazine américain Bloomberg cité par bfmtv.com qui a scruté les chiffres à la Bourse de Moscou.
Le volume des échanges en yuan a explosé de 0,5 % à 16 % depuis le mois de février. Il confirme ainsi la réponse favorable des Russes à l’appel lancé en 2014 par Vladimir Poutine après l’annexion de la Crimée et face aux sanctions occidentales.
Il avait été demandé aux entreprises et aux citoyens russes de privilégier les devises des « pays amis » au dollar et à l’euro. Non seulement pour éviter l’écroulement de l’économie, mais pour rendre mettre en difficultés les pays occidentaux qui dictent sur le marché mondial.
La percée du yuan sur le marché russe, où le volume des transactions en monnaie chinoise a largement accru face au dollar en dégringolade, traduit le rapprochement entre Pékin et Moscou.
D’ailleurs, ce n’est pas un fait du hasard si le président chinois, XI Jinping, a décidé d’effectuer le 20 mars dernier sa toute première visite à l’étranger depuis sa réélection à Moscou.
La guerre en Ukraine et sa multitude de sanctions occidentales contre la Russie a ainsi contribué à renforcer les relations et le rapprochement entre Pékin et Moscou.
« La part du yuan dans les devises utilisées pour le commerce extérieur russe s’est envolée, passant en un an de 0,5 % à 16 %, et entraînant au passage la réduction spectaculaire de l’euro et du dollar dans les exportations russes (48 % désormais). » selon Bloomberg.
Du côté de l’occident, des analystes croient voir dans cette envolée du yuan en Russie un instrument de la Chine pour dominer son partenaire. Faux ! rétorque Moscou qui parle d’un partenariat gagnant-gagnant.
Mais l’autre bon point de la Russie c’est sa présidence du Conseil de sécurité qui a démarré depuis le 1er avril. Cela va lui permettre de mieux peaufiner son autonomie face aux américano-occidentales. Elle va permettre au monde de voir clair sur des affaires que certains ont toujours caché au reste du monde. De point de vue, les dossiers du Mali pourraient être sur la table.
Augustin Roger MOMOKANA