Benjamin Netanyahu est-il au-dessus du droit international ? L’Afrique du Sud, pays libre, indépendant et hors de portée des injonctions des Occidentaux ne le pense pas. Le pays de Nelson Mandela prend les devants face à une situation qui accable la gouvernance mondiale.
L’Afrique du Sud demande à la Cour Pénale International (CPI) d’émettre un mandat d’arrêt international contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il ne s’agit pas que d’un simple appel de l’attention de la « communauté internationale » sur la guerre qui oppose Israël à la Palestine.
Cette prise de position de l’Afrique du Sud vise à démontrer que la gouvernance mondiale est assise sur le principe d’un poids deux mesures. Qu’elle favorise la violation du droit international par les forts qu’elle protège. Personne mieux que la CPI ne pouvait servir de baromètre. Ainsi la justice internationale est dos au mur. Car elle devra prouver, par des actions objectives concrètes, qu’elle n’est pas à la solde des Occidentaux.
Pour exprimer son malaise, le gouvernement sud-africain avait déjà rappelé en début du mois tout son personnel diplomatique en poste en Israël. Avant de faire voter par le parlement (248 voix contre 90) une motion qui lui permet fermer la représentation diplomatique d’Israël dans le pays et de rompre les relations diplomatiques avec le pays de Netanyahu.
Il convient de se souvenir que dans la cadre de la guerre russo-ukrainienne la Cour Pénale Internationale n’avait pas attendu une quelconque réclamation pour émettre un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine.
Pourtant, curieusement, plus de 400 plaintes avaient été déposé en 2012 contre Israël. Sous le prétexte que la Palestine n’est pas un Etat et « ne relevait pas de ses compétences », la CPI n’avait engagé aucune initiative pour contraindre le gouvernement israélien à respecter ses engagements internationaux.
Parce que justement, dans la guerre qui l’oppose à la Palestine, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne et la France sont de soutiens de taille pour Israël.
A présent que l’Afrique du Sud a sonné l’alerte contre la politique d’un poids deux mesures appliquée par la CPI, l’on se demande bien ce qui pourrait se passer si ce tribunal supposé équitable ne gratte pas la joue.
La motion soutenue au parlement par Julius Malema est d’une importance capitale pour les pays du Sud, car elle combat la subsistance et surtout l’implantation en Palestine de la politique d’apartheid dont son pays a été victime.
Augustin Roger MOMOKANA