Le monde célèbre le 18 avril la Journée internationale des monuments et des sites. C’est l’occasion pour nous d’avoir une pensée pour le Centre Climatique de Dschang. Ce gigantesque village de vacances construit en 1942, par la Société nantaise des Chargeurs Réunis.
Quasi abandonné par son propriétaire depuis plus d’une décennie, le Centre Climatique de Dschang dont l’évocation du nom continue, pourtant, de nourrir le rêve chez de nombreux amateurs du tourisme, fait figure de véritable vestige du passé.
Les générations présentes n’ont pas su s’en servir, le préserver afin de pouvoir à leur tour le transmettre, comme nous l’ont fait ses bâtisseurs. Le gouvernement de Peter Mafany Musonge, celui de Ephraim Inoni, et enfin celui actuel sous la conduite de Yang Philémon ont failli à l’une de leurs missions essentielles : la préservation du patrimoine. Car ils ont abandonné le Centre Climatique de Dschang aux intempéries.
Le Centre Climatique de Dschang se compose de 22 bungalows dispersés dans un parc verdoyant offrant un paysage pittoresque à partir de 1500 m d’altitude. Cet établissement d’hébergement et haut lieu du tourisme au Cameroun est pourtant l’un des reflets les plus imposants et significatifs de la colonisation de l’Afrique. Accepter sa disparition c’est refuser d’écrire l’histoire coloniale du Cameroun.
Lors de son séjour dans la région de l’Ouest en 2017, le Ministre du Tourisme et des loisirs, Bello Bouba Maigari, a visité vendredi 10 Novembre, les coins et recoins de cet immense parc immobilier de l’Etat : les pavillons, les chalets, le court de tennis, la piscine, les espaces verts ont été passés au peigne fin, soi-disant dans l’objectif dans la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2019. Il s’est nourri de la fraîcheur incomparable de ce site et depuis…
La Journée internationale des monuments et des sites a été instituée en 1982 par l’UNESCO dans le but d’encourager diverses manifestations et actions de promotion du patrimoine culturel à travers le monde. L’événement cette année a pour thème, « Le patrimoine pour les générations ».
« Le partage d’histoires et le transfert de connaissances entre générations est une étape essentielle au développement culturel, caractéristique de l’existence humaine depuis la nuit des temps », soutient l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites).
Augustin Roger MOMOKANA