« Après tout le bilan et les perspectives que nous avons, on se dit que les acteurs doivent s’imprégner de ce qui est fait dans et à l’extérieur du musée ces prochains mois dans ce pan qui est au début de sa réinvention. » Flaubert TABOUE NOUAYE est le directeur et conservateur du Musée des Civilisations du Cameroun à Dschang (MDC).
Le Musée des Civilisations du Cameroun basé à Dschang a célébré la journée internationale des musées 2021 (JIM2021) avec solennités et circonspection. Evidemment pour corroborer le thème de l’édition qui est : « L’avenir des musées : se rétablir et se réinventer ».
Plus d’une semaine d’activités et de réflexions mobilisant les différents acteurs autour des perspectives de ce musée pour les dix prochaines années. Il s’agit de démocratiser de la culture.
Les échanges ont permis aux acteurs du musée des civilisations et au grand public dont les journalistes et les spécialistes du tourisme d’apprécier le bilan des dix dernières années. Cette démarche initiée par Flaubert TABOUE NOUAYE, s’insère dans le souci du directeur de ce musée d’éviter la navigation à vue.
Comme constat le public de Dschang en particulier et celui de la Menoua en générale ne s’est pas approprié le musée comme espace d’éducation des masses, d’information et de loisirs, de recherches pour les étudiants et les chercheurs. Pour quoi cela alors que « C’est à partir du musée des civilisations que beaucoup de jeunes, beaucoup de camerounais ont entendu parler de ce qu’est un musée. Dix ans aujourd’hui c’est dix années d’expérience, c’est dix années de balbutiements, parce que la question muséale n’est pas une question camerounaise. Il a fallu batailler pour que le public camerounais puisse accepter le musée. Et maintenant on pense le musée dix années plus tard. A quoi va ressembler le musée des civilisations ? Il s’agit d’un travail commun avec les populations de Dschang. » Mme Paule DASSI est responsable de Conservation de la Route des Chefferies.
A côté de cela, ajouter les difficultés du projet global –Projet de valorisation économique, touristique et culturel du Lac Municipal de Dschang – qui n’a pas pu trouver les financements nécessaires pour arriver à son terme d’une part; et l’inertie de l’association des amis du musée, ainsi qu’un déficit criard de communication».
Pour amorcer la prochaine décennie, il une enveloppe financière de plus de 20 millions francs CFA a été mobilisée pour ce qu’ils appellent le «relooking», c’est-à-dire l’éclairage extérieur, l’assainissement des bords du lac, la mobilisation pour plus de proximité, entre autres. Telle est l’économie de la visioconférence de samedi 22 mai 2021 avec comme membre du panel M. Sylvain DJACHE ZEFA (Coordonnateur général du programme Route des chefferies), Mme Paule DASSI (Responsable conservation de la RDC), et M. Jacquis KEMLEU TCHABGOU (Maire de la Commune de Dschang) seulement cela alors que d’autres attentes sont nombreuses notamment une animation permanente du musée avec notamment des expositions temporaires et le déploiement dans les établissements scolaires.
« La qualité des panelistes m’a permis de prendre la mesure du diagnostic réalisé après les dix ans des années de base du musée et les dix années à venir envisagées dans la réflexion. Le maire Jacquis KEMLEU a exposé un ensemble de mesures prises au niveau de la mairie de Dschang pour accompagner ce relooking d’un musée qui se réinvente après dix années. Il s’agit d’un ensemble d’activités que Monsieur le Maire a présentées comme des prémices d’une collaboration forte avec le musée. » Le professeur Alain Cyr PANGOP, modérateur de la conférence-débat, s’est ainsi confié à Sinotables.
En vérité, projeter un musée des civilisations du Cameroun digne de ce nom signifie révolutionner sa politique car c’est là que résident ses maux. Il s’agit de faire, par exemple, des amis du musée de véritables ambassadeurs et des commerciaux de cette institution ouverte le 20 novembre 2010 ; de réinventer la communication ainsi que les relations avec la mairie de Dschang qui doit regarder le musée comme un outil au service de l’attractivité de la Menoua.
Augustin Roger MOMOKANA