« J’ai été marquée par l’ensemble des projections, et plus particulièrement par celle sur l’aéroport de Dschang, aussi par le reportage sur la plante à partir de laquelle on obtient de la quinine. Cela mettait en évidence toute la richesse que l’on peut avoir dans cette ville. Cela m’a permis par ailleurs de découvrir tout le potentiel journalistique qu’on a à Dschang, mais qui n’est pas suffisamment diffusé de façon à permettre aux populations de les découvrir ». Carole FOPA est leader d’association.
Des journalistes exerçants dans le département de la Menoua réunis au sein de l’association Dschang Press Club ont saisi l’opportunité de la Journée mondiale de la Liberté de la presse pour lancer le projet «Dschang à la Télé».
« Dschang à la Télé » est « une journée de visionnage des œuvres audiovisuelles faites à Dschang et sur Dschang. » ainsi quatre magazines sur des thématiques centrées sur Dschang ont été projetés lundi 3 mai 2021, de 16 h à 19 h, en la salle Manu Dibango de l’Alliance Franco-camerounaise de Dschang.
Elles portent sur la culture et la transformation du quinquina à Dschang, la réinsertion de la femme vulnérable grâce au Projet Makeda, l’aéroport de Dschang, la vie d’une famille de déplacés bororos à Dschang. Ces productions ont été sélectionnées parmi une dizaine proposées par les membres de l’association pour leur approche professionnelle, didactique, à la fois locale et ouverte.
L’objectif de Dschang Press Club est non seulement d’encourager ses membres à prendre en compte, dans leurs productions, la « montée en puissance de la télévision sur différents supports : internet (Web TV), TNT (chaines de la télévision numérique terrestre)», mais aussi de projeter pour le grand public les productions faites sur Dschang afin que nulle n’en ignore.
Outre les membres de Dschang Press Club quelques personnalités de la ville ont assisté à cette première. Citons, entre autres, le professeur Alain Cyr PANGOP (journaliste principal, professeur titulaires des universités et enseignant de communication à l’Université de Dschang), Christian MOMO (Chef service de la Coopération de la Commune de Dschang), Carlos Simplice FOKEM (Chef Cellule Communication et relations publiques de la Commune de Dschang).
« On a vécu une scène que nous a présentés un pratiquant dans une radio locale. Cela nous a permis de revisiter le champ d’action de la presse au niveau local ; et surtout on est unanime sur un fait. C’est qu’il faut faire de la communication, et la communication c’est du droit, c’est la déontologique, c’est l’éthique. Il faut respecter tout cela pour espérer être professionnel. J’ai saisi l’opportunité en tant que communicant de la municipalité pour rappeler à la presse locale le rôle que nous attendons d’elle. Nous militons pour une gouvernance qui compte sur la presse pour être efficace »
La séance de projections a été rallongée par des échanges nourris sur la participation de la presse locale dans le processus de développement local (elle doit avoir une mission citoyenne), la formation et le professionnalisme (une série de formations doivent être organisées pour capaciter et renforcer les capacités professionnelles des membres de l’association), les entraves à l’exercice de la profession de journalistes dans le département de la Menoua (un cas a été signalé par un membre qui a fait l’objet de discussions), le rôle et les bonnes pratiques du journaliste local.
Dschang Press Club est une association regroupant les journalistes et communicateurs exerçant dans la ville de Dschang en particulier, et le département de la Menoua en général. Outre le projet « Dschang à la Télé» qu’il voudrait trimestriel, il a déjà plusieurs initiatives majeures dont « Dschang Press Coffee » qui est une rencontre spéciale entre le Club et une ou des personnalité (s). Hindrich ASSONGO assure la présidence de l’association depuis 2018.
« Ces magazines m’ont montré beaucoup plus professionnelle de la pratique locale de la presse. J’ai apprécié la dimension mémorielle, didactique des magazines projetés qui donnent une connaissance de la localité beaucoup plus intéressante que d’habitude. Cela nous sort de la routine des faits divers, cela nous sort de la routine des talk show qu’on a l’habitude de vivre dans les médias audiovisuels. La deuxième chose c’est les échanges autour de l’organisation de la presse locale en termes d’économie des médias, en terme de contenus et des pratiques déontologiques. Cela nous a permis de voir les modalités de convergences possibles pour avoir une presse locale qui a du répondant, qui peut aller à la conquête du marché international avec ses contenus. En trois il y a eu ces échanges sur la nécessité de la formation, la nécessité de renforcer les capacités des praticiens du journalisme pour davantage être efficaces sur le terrain ; parce qu’on a noté qu’il y a un mélange de genres, il y a beaucoup de billets dans le traitement de l’information. »
Augustin Roger MOMOKANA