African Architectural Genius est une plateforme qui recense les chefs-d’œuvre architecturaux africains traditionnels et contemporains. Elle part des particularités traditionnelles de chaque pays et présente les réalisations contemporaines qui sortent de l’ordinaire.
Le Musée des Civilisations qui y est reconnu est l’œuvre de l’architecte Sylvain DJACHE NZEFA. Diplômé de l’école d’architecture de Nantes en 1992, c’est de son travail de fin de formation intitulé « les chefferies Bamiléké dans l’enfer du modernisme » que part son déclic pour l’ingénierie du patrimoine.
Ouvrage symboliquement fort dans le site verdoyant du lac de Dschang au Cameroun, le Musée des Civilisations est une grande réalisation communautaire à vocation régionale, nationale et universelle. Il constitue l’un des points central du programme de développement culturel et touristique qu’est la Route des Chefferies.
Cet édifice est un chef d’œuvre de l’architecture camerounaise et africaine. Inspirer de l’architecture traditionnelle (entrée des chefferies) des Bamiléké à l’Ouest-Cameroun et des éléments architectoniques des peuples du Cameroun, l’auteur a su allier le traditionnel et le moderne. Elle est caractérisée par la symphonie des symboles : araignée, buffle, éléphant, masque, écriture. C’est une architecture contemporaine africaine, un exemple de ce que devrait être l’architecture en Afrique au 21ème siècle.
Pour l’architecte Sylvain DJACHE NZEFA, « Le Musée des Civilisations de par ses fonctions multiples, est doté d’histoire, de savoir, d’intelligence et de connaissance. Ces caractéristiques sont celles attribuées à l’araignée dans la cosmogonie de la plupart des peuples subsahariens. Dans le monde des vivants, les hommes et les animaux dialoguent et ce dialogue va se faire aussi ressentir dans la représentation de cette architecture du « Musée des Civilisations ». L’araignée (symbole rouge) apparait donc comme son élément central, et est ainsi prise comme un élément de rythme. L’éléphant et le buffle (symboles bleus), animaux royaux présents sur la façade, aussi important que la panthère chez les Bamiléké, symbolisent la grandeur, la richesse, les forces indomptées de la nature »
La façade est traitée comme un masque, avec une volonté de masquer ce qui se trouve derrière. N’oublions pas que dans les cultures africaines en générale, les masques parlent, le porteur d’un masque est possédé par celui-ci. Ici, le porteur est le musée. Le masque représentant l’araignée exprime le contenu de cette institution : la connaissance.
Les écris présents sur l’autre façade sont des mots de bienvenue dans certains dialectes camerounais. L’alphabet de l’une des plus vielles dialectes de la région s’y trouve également, celui pter la multitude d’informations, de codes, de repères, qui sont des symboles représentant les objectifs, les rôles de bâtiment à savoir : instruire, préserver, transmettre, innover. Par ces symboles, l’homme aborde ce qu’est la connaissance, l’intelligence, sa société, sa cosmologie et sa cosmogonie. C’est le corpus des symboles, de la dualité de la société, des ancêtres, des vivants, des hommes et des animaux.
Si le contenant est si bien réfléchi et aussi bien agencé, le contenu en est de même. Centre d’interprétation, on peut découvrir sur un parcours de plus de 1200m2, toute la culture et le savoir-faire Camerounais dans sa richesse et sa diversité. Toutes les quatre aires culturelles que comptes le Cameroun y sont représentées d’où son nom Musée des Civilisations du Cameroun. Il développe une expérience muséographique africaine visant à mettre le public au cœur de la démarche, à travers des supports didactiques, des décors contextuels.
Cette richesse et cette particularité scénographique ont d’ailleurs fait de lui le premier musée du Cameroun. Et mieux encore, cet ouvrage est reconnu comme un Génie Architectural Africain par African Architectural Genius.
contact@routedeschefferies.com