Le cri de détresse et d’impuissance de jeunes docteurs PhD moulés par l’Université de Yaoundé 1, à l’attention du président de la République, soulève des questions quant aux motivations de pousser aussi loin des études dans un pays où l’objectif prioritaire est la survie.
Le cri de ces docteurs PhD rend compte de l’existence d’une difficulté à réguler le chômage des jeunes issus de notre système éducatif… La question des contenus des formations, de l’adaptabilité de ces formations à l’environnement dès lors se pose ; tout comme la question de la capacité de ces cadres à créer et à s’insérer dans le tissu économique par eux-mêmes.
Cette lettre, aussi curieuse soit-elle, ouvre le débat sur la façon dont sont pensé nos Universités, et sur les réels besoins de la population en termes de formations. Le Cameroun est dans une urgence en termes d’innovation, de créativité, et de fusion de différents corps de métiers. Pourtant, il peine à trouver ses marques.
Dans un pays où les initiatives indépendantes voient le jour, par des personnes qui n’ont pas spécialement eu accès à des formations supérieures, se pose la question d’une investigation vers des métiers pratiques…
Selon la publication du FNE (Fonds national de l’Emploi), le sous-emploi est très enraciné au Cameroun avec un taux global de 71,5% … Une réelle expertise de nos cadres formés est nécessaire, afin de trouver des meilleurs moyens pour accompagner les initiatives en termes de création d’emploi.
Les cas de l’Allemagne et de la Suisse, pour ne citer que ceux-là, offrent matière à réflexion quant à l’idée de passer des Universités aux Hautes Ecoles de Formations. valorisant un système d’apprentissage, de maîtrise de technique de différents corps de métier, de maîtrise de différentes techniques d’actions concrètes sur le terrain, adapté à leurs environnements, ces pays arrivent avec beaucoup plus de facilité, si on les compare à la France, à réguler leurs masses de chômeurs…
Mais en attendant, il s’agit d’une volonté politique. Le Cameroun a-t-il réellement besoin de produire autant de cadres de haut niveau ? La ruée vers le doctorat d’un grand nombre d’étudiants, dans un pays qui peine à trouver ses marques sur le plan économique et social, devrait attirer l’attention de l’Etat sur la nécessité de revoir tout son système ?
Tout ceci interroge sur les capacités de nos cadres à proposer des approches clairvoyantes sur l’avenir du pays, et remet à nouveau en question la qualité et le contenu de ces formations…
Pulchérie MEFENZA