Monsieur Ndzouebeng est la maire de la Commune de Nkong-Zem. Cette dernière a tenu sa session budgétaire jeudi 13 décembre 2018, en présence de Madame Bitanga Bebga Marie Suzanne, premier adjoint préfectoral de la Menoua.
Le budget 2019 a été adoptée, en recettes et en dépenses, à la somme de 918 millions 388 milles 490 francs CFA dont 458 millions 650 mille 490 francs CFA pour le fonctionnement et 459millions 738 mille francs CFA pour l’investissement.
Comparativement au budget de l’exercice 2018 qui se chiffraient à 631 millions 442 mille 239 francs CFA, celui de l’année 2019 a connu une hausse 286millions 946 mille 239 francs CFA. Soit une hausse en valeur relative de 31,24%.
Les conseillers ont adopté un total de huit délibérations dont celle autorisant le maire à créer une ligne budgétaire pour le financement du SYCOME (Syndicat des Communes du Département de la Menoua), celle portant autorisation de l’adhésion à la Convention des Maires de l’Afrique sub saharienne, celle fixant les indemnités de fonction des chefs de service et chefs de bureau et assimilés de la commune de Nkong-Zem.
Notre journal s’est entretenu avec le Maire Ndzouebeng.
Qu’est qui doit être tenu au sortir de cette session du conseil municipal consacrée à l’examen et vote du budget pour l’exercice 2019 ?
On peut retenir une leçon, comme je l’ai relevée dans mon mot de clôture. C’est que de la discussion naît la lumière. Il y a eu un grand débat, lequel débat a enfanté un budget adapté au contexte local. Vous le savez, le maire n’est pas le bon Dieu. Il peut arriver qu’il y ait des oublis par ci ou par là. Les échanges permettent que l’on fasse des correctifs par rapport à ces oublis.
Et vous avez qualifié votre budget 2019 de « budget d’austérité », Monsieur le Maire ?
Un budget d’austérité c’est là où on resserre la ceinture. On ne fait pas beaucoup de dépenses. Vous avez appris que mes collaborateurs, à mon insu, ont gonflé les lignes concernant les avantages, les salaires des personnels. J’ai pris le devant pour corriger ces égarements-là. Etant entendu que le personnel que nous payons est un moyen pour atteindre un objectif qui est l’amélioration des conditions et le cadre de vie des populations. On doit réduire les dépenses, surtout les dépenses de fonctionnement.
Vous tendez à la fin de votre mandat, et il faut voter une enveloppe budgétaire de 900 millions. Est-ce pour préparer les élections ?
Oui je suis à la fin du mandat et je remercie de gouvernement de la République qui met désormais à la disposition des communes des moyens, je ne dirai pas conséquents, des moyens substantiels pour assumer les missions qui sont les leurs. Et je crois que tous les projets que nous avons eus dans le cadre du Budget d’Investissement Public (PIB), ou qui ont été programmés dans le cadre du budget propre nous permettront d’aller aux élections tête haute.
Vous avez insisté sur « en 2019 nous n’allons pas rester dans les études mais nous allons faire des réalisations concrètes ». Qu’est-ce que cela veut-il dire concrètement ?
C’est une honnêteté. Je suis honnête. Il faut être intellectuellement honnête. Nous avons fait un plan d’action pour cinq ans. Nous aurons le temps de préparer et de présenter un autre plan d’action pour les cinq autres années à venir. Mais en attendant nous avons un souci majeur : celui de voir notre parti gagner toutes les six communes du département de la Menoua. Et pour ce faire les populations ont besoin du concret, et non plus des études et des discours. C’est la raison pour laquelle j’ai attiré l’attention des conseillers municipaux sur le fait que nous devons être plus présents sur le terrain que jamais ces derniers mois.
Madame le Premier Adjoint préfectorale de la Menoua appelle à une grande mobilisation de tous les acteurs de la commune de Nkong-Zem en vue de l’accroissement des recettes propres. Comment voyez-vous la faisabilité de cette attente ?
La stratégie est simple. Il faut commencer par recenser les contribuables, les classer par filière, comme vient de nous le proposer le Chef de centre des Impôt. Ainsi il sera facile avec ce tableau de bord de se rendre compte très rapidement qu’il y a défaillances sur telle filière ou telle ligne et faire des corrections nécessaires quand il est encore temps.
Monsieur le maire à un moment donné vous avez remonté contre la tournure que prenait la discussion Etiez-vous obligé de leur rappeler que vous êtes le maire et que jusqu’à preuve de contraire c’est votre vision. Vous aviez trop bu ?
Vous savez que le maire est un élu, tout comme les conseillers municipaux. Autant les conseillers représentent les populations qui les ont élues autant le maire représente ces conseillers qui l’ont mandaté pour faire un certain nombre de choses. Bien sûr dans le respect de la réglementation en vigueur. Quand j’ai deux doléances : une route qui va à gauche et une autre qui va à droite, j’ai tous les moyens de constater et d’établir où se trouve la priorité entre les deux routes. S’il faut tout le temps faire des séances de consultations, on n’avancera pas. Voilà pourquoi on parle du plan de campagne du maire. Et une fois qu’ils ont voté ce plan de campagne, ils doivent l’accompagner dans sa réalisation, et non pas chercher à devenir des maires doubles.
2019 sera l’année des réalisations. Dites-nous, quelles seront les priorités de votre exercice ?
Nos priorité, il y a des projets que nous avons commencés, et vous le savez le développement est un concept dynamique. Savez-vous que des forages que j’ai réalisés il y a un ou deux ans certains sont déjà en panne ? Il faut changer soit la pompe, changer soi un joint, etc. Donc poser des actions qui contribuent à atténuer les peines de nos populations est ce que nous devons faire tous les jours. Et dans cette perspective nous avons mis en place un service de l’eau adapté aux conditions locales, je fais allusion à la Régie communale de l’eau, je fais allusion au comité communal de l’eau, aux comités des usagers, aux exploitants que nous avons mis sur les réseaux. Maintenant il faut trouver les moyens pour rendre toutes ces structures-là opérationnelles. Nous seront beaucoup plus intéressés par l’opérationnalité de ces structures. Ce qui va donner du concret aux populations.
Vous avez annoncé au conseil l’appartenance, à travers la signature des statuts, de la commune de Nkong-Zem, au Syndicat des Communes du Département de la Menoua (SYCOME). Comment voyez-vous la contribution de ce syndicat au développement de votre municipalité ?
L’amélioration des conditions de vie des populations passe nécessairement par la réalisation des projets. Dans cet ordre d’idée il y aura des projets communs qui peuvent être réalisés au niveau du syndicat. Ce genre de projet, une mairie abandonnée à elle seule ne pourra rien. Dans tous les cas, quand on s’unit on devient plus fort et on est beaucoup plus écouté. J’ai dit aux conseillers que, à titre d’exemple, dans la cadre de la voirie le syndicat peut nous acheter un ou deux engins. Et cela nous épargnera des contraintes de location. Nous pouvons, pour nos services de l’eau, au lieu d’avoir une direction à Dschang, une direction à Penka-Michel, mettre sur pied une seule direction pour gérer tout ce qui concerne l’eau et l’énergie dans les six Communes membres du syndicat. Et qui sait ? Lorsque la masse à gérer est importante, le coût de gestion baisse. Au lieu d’avoir un directeur de régie moi-même, un animateur pour moi seul, un bâtiment loué pour moi seul, on peut avoir un seul bureau. Est-ce que Camwater ne gère pas l’eau dans toutes les villes du Cameroun ?
Et par rapport à la gestion des déchets, comment cela va-t-il se passer ?
Nous avons une idée de comment ça va se passer. C’est la raison pour laquelle nous sommes préoccupés par le choix d’un site pour la décharge. Le problème est d’ailleurs pressant. Mais il se pose des préalables : la mise à disposition des terrains nécessaires. Cela est prévu dans notre plan directeur d’urbanisme, mais encore il faut avoir les moyens pour acquérir les espaces nécessaires pour réaliser ces projets.
Ce sera la décharge et le compostage, ou bien le compostage se fera à Dschang ?
Vous comprenez que dans le cadre du syndicat on peut étendre le compostage qui se fait déjà très bien à Dschang, à Penka-Michel comme à Nkong-Zem. Voilà l’un des grands avantages que nous avons. En tout cas toutes les techniques qui consistent à transformer les déchets ménagers dans nos communes, rien ne sera négligé.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA