
Le Professeur Emile TEMGOUA, 1er Adjoint au Maire de Dschang.
Le Professeur Emile Temgoua est le 1er Adjoint au Maire de la Commune de Dschang. Il est chargé de superviser le chantier de reconstruction d’un nouveau bâtiment à vocation commerciale au marché « B » de Dschang. Il s’est confié à Sinotables.com.
Monsieur le maire, la mairie de Dschang a entrepris d’assainir le marché « B ». Ce chantier commence par une opération démolition-reconstruction de bâtiment. Parlons-en !
Le bâtiment est construit pour répondre à deux grandes préoccupations : la première c’est répondre à la forte demande en stands, et la deuxième c’est d’assainir et d’embellir la ville de Dschang.
Comme réponse à la forte demande en stands, nous avons pensé que si nous augmentions par la hauteur certains bâtiments du marché on aura de quoi satisfaire aux demandes. Mais également le nouveau bâtiment va paraître bien pour les commerçants et présenter une jolie façade pour notre ville que nous voulons belle.
Engager une telle entreprise sous-entend que vous avez négocié avec les occupants et que vous êtes en phase avec eux !
Ça n’a pas été facile. L’ancien bâtiment occupé par une trentaine de contractants, et il fallait les convaincre, les déloger, les rassurer qu’ils auront leur contrat, une fois les travaux achevés, et chacun sur son site actuel. Mais en même temps il fallait les convaincre de contribuer pour que le projet du nouveau bâtiment soit concrétisé. Donc nous sommes là dans un partenariat public-privé. Non seulement nous avons mobilisé les 30 occupants, mais nous avons mobilisé 30 nouveaux contractants. Ça va faire environ 90 millions francs CFA pour que le bâtiment voie le jour.
Quel est l’apport de la mairie dans ce budget ?
La mairie va apporter un appui consistant. Parce que le remblai, par exemple, n’est pas à l’actif des occupants. En plus il y a une servitude à l’arrière bâtiment qui, si elle n’est pas opérationnelle, les stands de la façade arrière du bâtiment seront peu valorisés. Donc nous nous sommes engagés à aménager cette servitude jusqu’au ponceau qui ouvre à la boucherie.
Mais il convient de relever, M. le maire, que l’insalubrité au niveau de la boucherie est déconcertante. Vous…
Nous sommes à côté de la boucherie. Ce qui signifie que quand ce sera joli de ce côté forcément on va prolonger vers la boucherie, et par la suite on ira en face. L’idée finale c’est de pouvoir entourer le marché « B », pour offrir suffisamment de stands aux commerçants. Si cela est fait, on va déloger les commerçants qui opèrent aux endroits où ils n’auraient jamais dû être. Tous ceux qui font le commerce sur la rue Congelcam, par exemple, rentreraient dans le Marché.
Lorsqu’on observe le chantier tout en imaginant ce qu’il sera lorsque fini, on se dit qu’il devra forcément appeler un autre. Ce sera lequel ?
L’idée c’est de dire qu’après ce bâtiment on attaque profondément le grand cercle du marché « B ». Moi, je vois la rue qui passe en face du Commissariat du 2e Arrondissement et qui remonte jusqu’au carrefour Boulangerie Somo et rentre dans le marché par l’Ecole Maternelle. Voilà tout un vaste chantier qui est lancé pour assainir le marché et répondre aux besoins des populations désireuses de mener leurs activités dans un cadre viabilisé et salubre. Il s’agit d’un vaste chantier qui devra être poursuivi et achevé au cours de la prochaine mandature, espérant que les populations nous renouvellent leur confiance.
Parlons du mode de recrutement de nouveaux occupants. Quelle est la procédure ?
Ceux qui occupent le rez-de-chaussée sont connus. Ce sont les anciens. Mais pour l’étage on a lancé un appel à contractants. Nous avons reçu 64 dossiers que nous avons publiés ; mais en précisant que les premiers à apporter leur contribution seront prioritaires dans l’attribution de stands.
Combien chaque contractant a-t-il déboursé ?
Chaque contractant, sans exception, a déboursé la somme de 1,5 million francs CFA.
Comment peut-on être à l’étage et payer le même montant que celui qui se trouve au rez-de-chaussée ?
C’est malheureusement cela. C’est vrai que les gens nous ont reproché d’avoir opéré de la sorte. Mais comme il s’agit d’une discussion de groupe, le prix a été adopté en assemblée générale. Pour les contractants, sur le même site il est question que tout le monde contribue le même montant. Peut-être la mairie, en temps opportun, verra ce qu’il y a lieu de faire. Mais pour le moment c’est le prix, malheureusement.
Pourquoi avoir attendu la fin de votre mandat pour engager ce chantier ?
Ecoutez ! Je dois dire que chaque chose à son temps. Et je vous ai dit plus haut que la procédure n’a pas été facile. On a eu l’idée tôt mais il a fallu mobiliser, convaincre, et attendre que les contractants aient les moyens. Voilà toutes les raisons qui expliquent pourquoi c’est maintenant que les travaux commencent.
Quelle place le marché occupe-t-il dans votre plan de développement de la commune de Dschang ?
Quand vous parlez d’une commune, la première question que l’on pourra vous poser c’est « quels sont les moyens de cette commune ? » La première idée c’est que la commune ait les moyens propres. Et les moyens propres de la commune c’est son marché. Et en ce qui concerne notre commune, c’est les stands que nous mettons à la disposition des commerçants. Et nous disposons de suffisamment d’espace pour construire d’avantage de stands. On a tout intérêt à viabiliser notre marché, à le moderniser et à y multiplier des stands, pour avoir des ressources propres permettant à la commune de payer, ne serai-ce que, les salaires.

Le marché « B » est caractérisé par son insalubrité.
Oui ! Parce qu’on est profondément dans le marécage. Les niveaux d’aménagements passés n’ont pas permis le drainage suffisant. Et comme on est dans le marécage, toutes les fortes pluies drainent les déchets en amont sous ce pied de colline, sous la forme de boue. Mais l’aménagement tel que nous le concevons maintenant va assurer le drainage, de façon à pouvoir élargir le niveau du drain principal en aval ; et si cela est assuré, je suis convaincu qu’on sera hors de la boue.
Rentrons à présent dans les caractéristiques du bâtiment.
Ecoutez ! On a là un bâtiment de 30 stands au rez-de-chaussée et 30 stands à l’étage. Avant c’était des boutiques de 4 m x 3,5m. Mais il y a eu un surcoût de stands. Parce qu’une parfumerie qui s’étaient installée sur l’emprise du côté de la boucherie a été très conciliante et on l’a intégrée dans le nouveau bâtiment. C’est qui a permis de revoir les dimensions des stands. On a aujourd’hui des stands de 4m x 3,15m. Chaque stand dispose d’une véranda de 1,50 m. Nous nous sommes arrangés à ce que le bâtiment soit en deux blocs distincts dans toute l’architecture, c’est-à-dire de la fondation aux murs. Au milieu on va avoir des marches d’escalier avec des toilettes sous ces escaliers; avec des points d’eau. La façade extérieure sera couverte de carreaux. Les portes seront en grilles roulantes.
Avez-vous prévu une accessibilité pour les personnes handicapées se déplaçant sur le vélo ?
Nous n’avons eu ni d’espace ni des moyens pour pouvoir faire des accès handicapés à l’étage.
Monsieur le maire êtes-vous allé ces derniers jours au Lac municipal ?
Oui ! Le Musée des Civilisations est en plein réfection, avec l’appui de Nantes, notre partenaire légendaire de la coopération décentralisée. Le maire a pu engager sous appel d’offre national une entreprise qui est entrain de réfectionner le musée tant du côté maçonnerie, électricité, plomberie, et de la peinture.
Mais c’est vous qui drainez le torrent au lac alors ?
C’est le même entrepreneur qui canalise les eaux de pluie.
La mairie de Dschang a donc demandé à cette entreprise de conduire les eaux de Foto dans le lac, c’est cela ?
La mairie les réalise les travaux en cours en partenariat avec la direction du musée. Il est question, pour le musée, de faire un drainage complet du pourtour du lac municipal. Les eaux qui sont en amont du lac remplissaient, après chaque pluie, la fosse septique du musée et regagnent, en désordre, par la suite le lac. On s’est dit qu’en les canalisant elles ne vont plus menacer la grande et belle architecture du Musée des Civilisations.
Pourtant ces eaux pouvaient bien être canalisées vers le passage existant entre le Pont du Plaisir et l’Alliance Franco-Camerounaise !
C’est vrai qu’on a parlé du surcoût. Mais les ingénieurs ne nous ont pas présenté une variante comme celle à laquelle vous faites allusion.
Je vous remercie, Monsieur le Maire.
C’est moi qui vous remercie pour le travail que vous faites pour notre commune en particulier et pour l’ensemble du département de la Menoua en général.
Propos recueillis par Augustin Roger MOMOKANA