
Dialogue entre le ministre MOMO Jean De Dieu et les leaders d'étudiants
Le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) est gagné par l’insomnie. L’épreuve des prochaines échéances électorales est une équation à plusieurs inconnus. Comment survivre face à la marée que constitue le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) ? Le département de la Menoua a, voté en faveur de Maurice Kamto, au détriment de Paul Biya. La haute élite est dans tous ses états. Elle doit éviter que l’opposition s’empare de la prestigieuses Commune de Dschang. Elle doit conserver les cinq députés dans l’escarcelle du RDPC. Mais cela ne sera pas facile. Ses délateurs sont avant tout internes. Il s’agit des ces milliers de militants de base frustrés par cette même élite qui cherchent à conserver ses privilèges.
Jeudi, lors de la causerie qu’il a souhaitée avec les leaders des associations d’étudiants-une trentaine- les jeunes ont vivement dit au ministre Momo Jean De Dieu appelé en renforts par le RDPC dont son PADDEC est un partenaire depuis la dernière élection présidentielle, qu’ils avaient suffisamment avalé des paroles et qu’ils attendaient des garantis avant de prendre le parti du RDPC.
« Comment voulez-vous qu’un jeune qui n’a pas d’emploi aille parler des opportunités d’emploi à ses camarades dans le but de les convaincre de jouer le jeu ? » Il est clair que la mission confiée à ces leaders estudiantins est déjà un échec. Et ce n’est pas tout.
Car dans son discours à l’occasion du 6 novembre, le président de l’OJRDPC (Organisation des jeunes du rassemblement démocratique du peuple camerounais) a déclaré que les jeunes ne sont plus prêts à jouer aux applaudisseurs, aux accompagnateurs. « Il est temps que les jeunes s’affirment, occupent des postes de responsabilité ». Un avis à cette élite qui, de Yaoundé croit pouvoir faire et refaire les destins dans la Menoua.
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Outre la fronde intérieure, le RDPC doit faire face au MRC conduit par un certain Christian Fouelefack, avec Antoine Takafo, Jean Bonheur Tchouafa, Samuel Tépi et bien d’autres comme lieutenants. Ces personnes interpelées et emprisonnées pendant huit mois parce qu’elles ont marché contre le pouvoir ont la côte chez l’électeur. Leurs soutiens se recrutent surtout dans les universités, les débrouillards, les laissés pour compte d’un régime au pouvoir depuis 37 ans qui réserve le bonheur à une poignée d’individus.
Maitre Momo Jean De Dieu, le ministre délégué auprès du ministre d’État chargé de la justice garde des sceaux, n’est pas venu à Dschang uniquement pour le 6 novembre. Il a arboré la tunique du RDPC et non de son PADDEC. Le 7 novembre, à l’Hôtel de ville de Dschang, il a reçu successivement les leaders d’associations d’étudiants et les enseignants sous la conduite du recteur de l’université de Dschang.
« Partout ailleurs dans le monde les étudiants contestent : Nos ainés ont contesté. Nous avons contesté. J’ai été dans une opposition radicale, jusqu’à ce que je me rende compte que je jouais contre mon pays», leur a-t-il servi aux jeunes en guise de salutation, avant de poursuivre que la jeunesse ne doit pas se tromper de combat, d’ennemis, de cible. Pour cela elle doit éviter de servir de « bombe de destruction massive » aux puissances occidentales qui convoitent notre.
L’homme qui parle se veut un “parent, un grand-frère, un compatriote avisé et non le membre du gouvernement”. Il est venu échanger son expérience avec les jeunes, assurer une sorte de réarmement morale pour cette jeunesse « abandonnée et combattue » par les élites qui ne leur offrent aucune opportunité pour s’épanouir.
En tout cas, chaque pays se bat pour se construire. Dans cette compétition, les puissances étrangères utilisent des armes de destruction massive pour maintenir nos États sous leur coupe. Les droits de l’homme, la jeunesse, la pauvreté, la démocratie, l’alternance politique sont parmi les moyens qu’ils utilisent pour combattre les régimes qui refusent de faire leur volonté.
Notre reporter n’a pas pris part à la rencontre entre le ministre et les enseignants de l’Université de Dschang sous le conduite du recteur le professeur Roger Tsafack Nanfosso.
Pour passer son message, le ministre a sollicité l’accompagnement de Jacquis Kemleu Tchabgou secrétaire général de l’ASROC (Association des raffineurs du Cameroun) et président du Centre Technique Agroalimentaire du Cameroun, et Dr Bipele Kemfouedio Jacques, deuxième Adjoint au maire de Dschang.
Augustin Roger MOMOKANA