
Le SDF au lendemain de l'élection présidentielle du 7 octobre
Ce n’est plus un secret, le Social democratic front (SDF), parti majoritaire au parlement penche pour le fédéralisme et tient à ce que le gouvernement et le pouvoir en place le sachent.
« Le fédéralisme est une idéologie dont la gouvernance offre les meilleurs options de développement participatif et de la gestion courante ».
Le parti de Ni John Fru NDI est convaincu que « l’instauration de l’Etat fédéral comme forme de l’Etat offrira la meilleure option pour une solution aux problèmes anglophone ». Pour cela, il appelle le gouvernement à « convoquer une assemblée constituante ou une conférence constitutionnelle pour réviser la forme de l’Etat dans le but de mettre en place l’architecture fédérale de l’Etat qui garantira l’héritage biculturel et bi-judiciaire depuis notre expérience coloniale ».
Cet appel du Comité Exécutif National (NEC) tenu à Yaoundé le 25 mars dernier dénonce par ailleurs les circonstances qui ont conduit à l’adoption de l’Etat unitaire et considère que cela a été opéré en toute illégalité. « La forme de l’Etat a été illégalement modifié », souligne la résolution qui attribue la crise actuelle à cet état de chose ainsi qu’aux « différentes pratiques institutionnelles » qui ont jalonnée l’histoire du Cameroun sous le régime de Biya.
Convaincu que la descente sur le terrain à Bamenda ou à Buea aurait pu désamorcer la crise qui sévit depuis trois mois dans ces deux régions anglophones du pays, le Social democratic front joint sa voix à celles qui ont déjà été exprimée pour inviter le Président de la République- qu’il rend comptable de la situation qui prévaut dans les Nord-Ouest et le Sud-Ouest- à effectuer une visite « aux zones sinistrées de notre pays : (Grand Nord- Nord-Ouest – Sud-Ouest- Littoral-Eséka) en apportant l’arbre de paix aux affligés ».
Un appel pressant est aussi émis en direction de Yaoundé pour la libération des personnes interpellées et faisant l’objet de poursuites judiciaires dans le cadre du « problème anglophone » ; de même que le SDF exige le rétablissement sine die de l’Internet suspendue dans les Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Par ailleurs, et comme le RDPC, le SDF a reporté son congrès à une date ultérieure. Ce congrès était beaucoup attendu par les militants et les sympathisants du parti de la balance pour qui la longévité, à la tête du parti, du Chairman Ni John Fru NDI n’est pas un avantage, mais une source d’inquiétude.
Augustin Roger MOMOKANA