
Victimes du syndrome Kamto
La décision de boycotter les élections législatives et municipales du 09 février 2020 a pris du galon ce jeudi avec les déclarations de Cabral Libii (PCRN) et Joshua Ossih (SDF).
Le PCRN (Parti camerounais pour la réconciliation nationale) et le SDF (Social democratic front) ont chacun rencontré la presse ce jeudi 28 novembre 2019, a l’effet de donner leur position par rapport à la tenue des élections législatives et municipales le 09 février 2020.
Ces sorties interviennent plus d’une semaine après la clôture des candidatures et quatre jours après l’annonce par Maurice Kamto de la décision de MRC de ne pas se présenter au double scrutin du 09 février prochain.
Si Cabral Libii exige, comme préalable pour la participation de son parti à ces élections législatives et municipales, une prorogation de 15 jours supplémentaires pour permettre aux acteurs de constituer leurs dossiers, Joshua Ossih pour sa part pose comme condition de la participation du SDF la fin de la crise sociopolitique et sécuritaire dans les deux régions anglophones du pays.
Cabral Libii et Joshua Ossih rejoignent ainsi le MRC dont le président avait annoncé depuis quelques jours que son parti se retirait de la course, pour une triple raison dont la crise anglophone et les tracasseries administratives imposées notamment par certains maires et certains sous-préfets.
Une lecture critique des revirements du PCRN et SDF permet de dire que ces partis n’avaient pas de choix, compte tenu du poids de la décision prise par le MRC. D’où l’assimilation au syndrome Kamto qui ne se limitera pas à ces deux leaders politiques. D’ailleurs, leur décision pour certains observateurs serait un soutien au pouvoir de Yaoundé afin que sa décision ne donne pas raison à Maurice Kamto dont beaucoup voyaient en sa décision un suicide politique.
En tout état de cause, Ces prises de position en défaveur des élections du 09 février mettent le gouvernement dans une posture davantage inconfortable. Il va sans dire qu’en l’état actuel de la situation seul le RDPC, parti au pouvoir, demeure le candidat de poids au double scrutin de février 2020.
Ce qui logiquement interpelle le président de la république. Paul Biya devrait décréter le report de ces élections, et engager des prendre des mesures sages et concrètes pour conjurer le retour de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Par ailleurs, les récriminations des partis politiques contre certaines autorités administratives, ne devraient pas le laisser indifférent. En tant que garant de la cohésion nationale, Paul Biya devra prendre également de sanctions exemplaires contre ces agents de l’Etat qui s’arrogent le pouvoir pour d’empêcher aux citoyens d’exercer paisiblement leur liberté et leur droit politique.
Augustin Roger MOMOKANA