
Est-ce que tu vois ces innocents?
Ma personne,
Les Avocats ont un grand rôle à jouer pour tuer le Cameroun-ci !!!
Quand il y a marrée haute, les navires et les personnes en mer sont mal partis. Quand il y a crise sociopolitique dans un pays, même les innocents peuvent payer le prix de l’incompétence des hommes chargés. Quand la justice cesse d’être juste, il n’y a que les Avocats pour la sauver. Je dis bien les Avocats. Je n’ai pas dis les magistrats.
Ce que nous disons peut paraître ridicule, mais des indicateurs pris sur les réseaux sociaux me font verser des larmes. Des larmes épaisses comme ça. Un de ces jours vous allez apprendre que ces enfants (voir notre photo d’illustration) ont été jeté en prison, sans que même le juge ne fasse appelle à sa conscience d’être humain, tout simplement parce qu’ils se sont amusé dans un espace public. Le Cameroun-ci hein!!!
Savez-vous que parmi les gens qui sont interpellés par les forces de sécurité il y en a qui ne savent même pas de quoi on parle ou ce qui leur est reproché ? Un gars est revenu au pays. Parce qu’il vit dans un pays où les vandales ont opéré, il est interpelé à l’aéroport et jeté en cellule. C’est la magie du Cameroun. Savez-vous que des gens sont en prison dans ce pays tout simplement parce que leur tête n’a pas plu à un « intouchable » ? Savez-vous que ce pays est comme ça parce que son président de la République ne fait pas sanctionner pas les auteurs d’abus, des tortures et des mensonges ? On ne peut pas rêver d’un Cameroun meilleur avec des violations aussi flagrantes du droit de la personne.
Quelqu’un a sa boutique. Le sous-préfet y vient toujours prendre des marchandises à crédit. Ses dettes s’amoncellent. Le boutiquier menace de faire faillite. Un jour il demande au boss de régler d’abord les factures antérieures avant de contracter de nouvelles dettes. Le gars se fâche et lance :
« Tu ne me connais pas très bien! Vous les Bamiléké on vous laisse faire vos affaires tranquillement ici à Akonolinga et maintenant vous levez la tête ? Tu vas regretter à jamais ce que tu viens de faire… »
Effectivement il a le pouvoir. Il est le pouvoir. Il est un éléphant, contrairement à son vis-à-vis qui n’est qu’une mouche. Il n’a pas tardé pour manifester son affront. Sais-tu ce qu’il a fait à son boutiquier ? Il l’a fait arrêter et jeté en prison pour recel des biens volés. En effet il a monté le coup pour que l’on vienne déposer les choses chez le boutiquer avant de procéder à la perquisition. Depuis 10 ans le pauvre JOT croupit dans la prison, sans avoir été jugé.
Le collectif d’avocats qui a décidé de le défendre apprend que « l’affaire a fait l’objet de 128 renvois. Nous disons bien 128 renvois dont 47 pour absence du tribunal. » Rendez-vous compte ?
Albert Dzongang a porté plainte contre le commissaire divisionnaire de police Essogo Raymond qui l’a interpellé. Sa plainte publiée sur les réseaux sociaux dénonce trois griefs : violation du domicile, abus de fonctions, et détention arbitraire. Le plaignant dit qu’il se trouvait avec ses invités à son domicile lorsque subitement il a appris qu’un dispositif de sécurité avait été déployé autour de sa résidence. Ces gens ont arrêté tout le monde : le plaignant, sa ménagère, son chauffeur, sa fille, Messieurs Maurice Kamto, Penda Ekoka. J’en ai lu les commentaires. Pour la majorité cela ne sert à rien, dès lors que le plaignant se trouve en détention préventive.
Le Cameroun est un Etat de droit. Mais de quel Etat de droit parle-t-on lorsque des citoyens peuvent être jetés en prison sans que le droit (la balance à deux bras) soit dit de manière impartial ? De quel Etat de droit parle-t-on quand une mince poignée de mimbayeurs peuvent en toute impunité décider d’ôter la liberté, si ce n’est la vie, à un innocent ? De quel Etat de droit parle-t-on lors que la justice ne sait pas être justice ? La justice est tellement bancale qu’il est facile de dire qu’un citoyen est un receleur, ou qu’il est complice d’un gang en étalant sur la place publique un arsenal de guerre qu’il n’a jamais vu. J’ai éclaté de rire quand le président de la Cours Suprême a déclaré hier qu’ « on constate pour le regretter, l’inflation de nombreuses dérives de nature à remettre en cause la substance de notre Etat de droit ». C’est un constat objectif. Mais pourquoi ces dérives, Monsieur le Premier Président ? Voilà la question à laquelle nous devrions répondre avant de poursuivre le débat. Et ce constat prouve que la justice prend de l’eau et il faut la sauver, non pas en étant du côté des forts ou des faibles, mais en s’installant au centre.
Pourquoi je compte sur les Avocats pour lutter contre l’injustice de la justice ? Parce qu’ils sont plus libres et indépendants que les magistrats qui protègent leur tapioca contre la moindre colère de leur créateur. Parce qu’ils sont les véritables défenseurs des libertés. Parce que qu’ils sont assez bien libres pour dénoncer durement les violations des libertés individuelles et collectives. Parce qu’ils ont de la matière et de l’énergie pour ramener la justice sur le droit chemin. Il ne s’agit pas de faire des procès pour forcément les gagner, mais pour dénoncer les dérives afin de réveiller notre Etat de droit endormi par le pédantisme de certains gens aux affaires.
Pour ce qui précède et tous les autres cas non évoqués, j’appelle les avocats à se constituer en collectifs d’avocats pour défendre les violations, par la justice, des droits des justiciables. J’appelle les citoyens à se tenir prompts à mobiliser, par crowdfunding, les moyens financiers nécessaires pour soutenir les collectifs d’Avocats. C’est l’autre combat contre la dictature.
Sauvons le Cameroun
Momokana